PARIS Favoritisme et corruption passive : l’ancien directeur du CHU de Nîmes devant le tribunal
« Nicolas Best est impatient et souhaite ardemment que le procès sur le fond lui offre l’opportunité de prouver son innocence », explique l'un des avocats de l'ex-directeur de l'hôpital de Nîmes.
L’ancien directeur du CHU de Nîmes est devant le tribunal de Paris depuis hier, lundi 26 août 2024, dans le cadre d’un procès pour favoritisme et corruption passive dans le cadre de marchés publics exécutés entre 2015 et 2020 dans les établissements de santé d’Annecy et de Nîmes. Reporté une première fois en novembre 2023, il s’est ouvert en début de semaine sur une étape de procédure et sur la présentation du parcours de Nicolas Best durant une heure. Avant d’attaquer le fond de l’affaire…
Devant le tribunal, les conseils de Nicolas Best, maîtres Expert et Barnier ont tenté ce lundi, dès l’ouverture du procès, de mettre en perspective le manque d’appréciation sur le dossier en demandant un supplément d’informations. Ils ont également sollicité la nullité de la perquisition aux domiciles de Nîmes et de Lyon de l’ex-directeur au motif de règles liées au secret médical... Le tribunal a décidé de joindre les "incidents au fond", c'est-à-dire que le dossier est examiné et qu'au moment du délibéré il sera statué par les magistrats sur les "nullités" du début du procès. Les dessous de cette affaire débuteront demain, mercredi 28 août à 13h30.
Jeudi après-midi, au troisième jour du procès, ce sont trois personnalités nîmoises qui seront aussi appelées à la barre du tribunal de Paris. Présent dans la capitale depuis lundi, l’ensemble de la commission médicale du CHU de Nîmes depuis 25 ans est aux côtés de Nicolas Best. Michel Prudhomme, l’actuel président et ses deux prédécesseurs, les professeurs de la Coussaye et Pierre Marès. Ils viendront dire ce qu’ils pensent de l’ex-directeur, ses états de service et sa probité. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre le tribunal ? D’autant qu’il y a un peu plus d’un an, le dossier de la défense a été fragilisé par les deux reconnaissances préalables de culpabilité (CRPC) de l’un des acteurs principaux de l’affaire, Bouygues Bâtiment, qui a préféré payer une lourde amende pour s’éviter un procès public. Tout comme l’ancien directeur adjoint de Nicolas Best à Annecy qui a profité de la même procédure.
« Nicolas Best affirme son innocence depuis le début. Il est impatient et souhaite ardemment que le procès sur le fond lui offre l’opportunité de prouver son innocence. Comment peut-on imaginer corrompre un directeur d’hôpital estimé et reconnu pour son travail exemplaire depuis des décennies, sur un marché à plusieurs dizaines de millions d’euros, avec des repas professionnels à 50 euros ? », explique l’avocat nîmois Guillaume Barnier à notre journal. Le procès prendra fin lundi prochain.
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