Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.12.2015 - thierry-allard - 3 min  - vu 147 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Délinquance : "des indicateurs encourageants, mais fragiles"

Le directeur de cabinet du préfet Christophe Borgus, le maire Roger Castillon et la procureure Laure Beccuau (de G à D), hier en mairie de Pont-Saint-Esprit pour le CLSPD (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Pont-Saint-Esprit s’est réuni hier en mairie, en présence du directeur du cabinet du préfet Christophe Borgus et de la Procureure de la République Laure Beccuau.

Exceptionnellement, la séance plénière était ouverte à la presse. L’occasion de faire le point sur la délinquance dans la deuxième ville du Gard rhodanien.

Forte augmentation de la délinquance des mineurs

En guise d’introduction, le nouveau commandant du groupement de gendarmerie du Gard le colonel Stéphane Lacroix, qui vivait son premier CLSPD depuis sa prise de fonction l’été dernier, a estimé que « Pont-Saint-Esprit a une place très importante, c’est l’entrée du département, sur un axe stratégique. »

Le commandant de la COB de Pont-Cornillon le lieutenant Didier Perrin a ensuite détaillé les chiffres de ses services sur la commune pour le second semestre, de juin à novembre dernier. « Sur la délinquance générale, nous avons 199 délits sur Pont, contre 203 en 2014 sur la même période, avec un taux d’élucidation de 45,22 % », explique le militaire, avant de mettre en exergue une problématique qui frappe Pont depuis quelque temps déjà, la délinquance des mineurs : « 30 mineurs mis en cause sur 76 mis en cause en tout, contre 13 en 2014. » Une augmentation de plus de 100 %, dans la tendance du département. « C’est un chiffre considérable et atypique du département, estime la procureure Laure Beccuau. Il va y avoir au sein du parquet la création d’une permanence dédiée. »

« Sur les cambriolages, c’est très positif pour Pont-Saint-Esprit »

D’autres chiffres sont plus encourageants, comme les atteintes aux biens, en baisse de 15 % (69 délits de juin à novembre 2015 contre 81 en 2014) avec un taux d’élucidation en forte hausse, avec 10 faits élucidés contre 4 en 2014. « On triple ce taux, c’est de bonne augure pour l’avenir », s’est félicité le lieutenant Perrin. Les vols avec violence (un fait constaté contre 5 en 2014) et les cambriolages (23 faits contre 31) sont également en baisse. « Sur les cambriolages, c’est très positif pour Pont-Saint-Esprit, car nous avons d’autres zones qui sont elles très touchées, comme les agglomérations de Nîmes et d’Alès, ou encore Uzès », a contextualisé le colonel Lacroix.

En revanche, les atteintes volontaires à l’intégrité physique, en clair les agressions, ont stagné, avec 37 faits contre 36 l’année dernière, « dont 10 de menaces ou violences au sein de la cellule familiale », précise le lieutenant Perrin. Parmi ces cas, on retrouve des violences conjugales. « Sur ce point, il faut faire des actions en faveur du dépôt de plainte des victimes », a affirmé la procureure. Sur cette problématique, l’adjoint Jean-Marie Daver, en charge du CCAS a évoqué l‘arrivée d’une psychologue de l’association Riposte « qui accompagne les travailleurs sociaux par des conseils sur les attitudes à prendre face à une victime ou un conjoint violent. »

« Sur la délinquance générale les indicateurs sont encourageants, mais la situation est encore fragile, il faut maintenir la pression sur les délinquants », a résumé le lieutenant Perrin.

« Dans les villes où le CLSPD fonctionne, les résultats sont très positifs »

Côté police municipale, l’adjointe Catherine Chantry a noté « une augmentation de l’incivilité générale, avec 1 394 PV dressés sur les 11 premiers mois de 2015, contre 897 en 2014, soit une augmentation de 55 %. » Concernant la médiation municipale, les chiffres augmentent « de plus de 12 %, passant de 472 interventions en 2014 à 530 en 2015 », dont 254 pour le seul second semestre. On y retrouve des altercations, des différends de voisinage, des problématiques liées au logement ou encore la détresse sociale. Des faits qui concernent « pour près de la moitié le quartier prioritaire du centre-ville. »

Un quartier entré dans le cadre de la nouvelle politique de la ville, qui va changer les choses pour le CLSPD : « on s’est aperçus qu’il y avait des redondances entre la politique de la ville et les groupes de travail du CLSPD, a noté le maire Roger Castillon. Le groupe de travail sur les indicateurs va continuer, par contre pour le reste ce sont les dispositifs mis en place dans le cadre de la politique de la ville, dont un travail de synthèse sera fait pour les séances du CLSPD. » Pour les différents protagonistes, il faudra veiller à ne pas casser une dynamique qui marche, saluée par le directeur de cabinet du préfet : « dans les villes où le CLSPD fonctionne, les résultats sont très positifs. Si chaque CLSPD avait ce rythme de travail et cette qualité d’échanges, les chiffres de la délinquance seraient nettement améliorés. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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