Publié il y a 4 jours - Mise à jour le 30.11.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 571 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Terrain du collège : Esprit citoyen dénonce « les mensonges » de la mairie

Esprit citoyen, composée d'anciens élus spiripontains dont Benjamin Desbrun, Christine Clerc, Laure Régamey et Vincent Rousselot

- Photo : Thierry Allard

L’association Esprit citoyen, fondée par des anciens élus de la majorité de Claire Lapeyronie étant rentrés en dissidence avant de démissionner, sort du silence concernant le sujet du terrain du futur collège. Pour mémoire, mercredi soir le conseil municipal a voté la résiliation de la convention liant Pont-Saint-Esprit à l’Établissement public foncier Occitanie, qui a acheté le terrain pour le compte de la commune.

En préambule, Benjamin Desbrun l’affirme, « nous ne sommes pas là pour défendre et soutenir Claire Lapeyronie », que les anciens élus tiennent toujours pour responsable de l’élection de l’équipe aujourd’hui en place. L’association estime aussi que « nous n’aurions pas eu à faire ce point presse (ce samedi, ndlr) si l’opposition faisait correctement son travail », rajoute l’ancien élu. Et Benjamin Desbrun maintient aussi que « les finances de la commune n’ont jamais été aussi bonnes sur les dix dernières années et l’endettement aussi bas », alors que la dégradation de la situation financière de la Ville est arguée par la majorité pour renoncer à l’achat du terrain du futur collège.

Sur ce dossier, « lors des débats mercredi, le mont ‘enfant’ n’a jamais été prononcé, ce qui est extrêmement regrettable », estime Christine Clerc, qui considère que le collège George-Ville actuel est « dans un état pitoyable ». L’ancienne élue rappelle aussi que le projet comporte aussi une halle des sports qui pourrait être utilisée par les associations de la ville, « et on s’en prive aussi en se privant du collège », dit-elle.

Pour en bâtir un nouveau, la commune devait fournir un terrain au Département, terrain acheté au prix de 3,1 millions d’euros. Un prix considéré par beaucoup comme élevé, « mais investir sur un collège, c’est sur 30, 40, 50 ans, il faut le mettre en perspective », avance Benjamin Desbrun pour qui « le gros problème aujourd’hui, c’est le mensonge. » Pour Esprit citoyen, c’est clair : contrairement à ce qu’a avancé le maire Valère Segal mercredi, la mairie est d’ores et déjà propriétaire du terrain en question : « le 28 décembre 2023, Hervé Ginot (à l’époque adjoint au maire, ndlr) a signé l’acte de vente définitif entre la commune et l’EPF, c’est un acte de vente, pas un compromis ou une promesse de vente, suffisamment bordé pour qu’il n’y ait aucun moyen de faire machine arrière », affirme Benjamin Desbrun. Une source proche du dossier, contactée par nos soins, confirme cette version.

En d’autres termes : la commune, même en résiliant la convention qui la lie à l’EPF, devrait tout de même payer la somme convenue. Vincent Rousselot affirme pour sa part que sur le cadastre, la parcelle AY 202, celle prévue pour le projet, appartient bel et bien à la mairie. « Je n’ose pas croire que ce soit de l’incompétence, est-ce un mauvais conseil, ou une partie de poker menteur ? », s’interroge Benjamin Desbrun. L’emprunt de 900 000 euros signé par le maire le 3 septembre dernier auprès de la Caisse des dépôts et consignations pour le financement du terrain interroge aussi les anciens élus : « s’il ne comptait pas acheter le terrain, pourquoi avoir contracté cet emprunt ? », demande Christine Clerc. Aujourd’hui, Esprit citoyen ne « voit pas comment » la résiliation de la convention avec l’EPF peut passer le contrôle de légalité en préfecture. Sur ce point, réponse dans les prochains jours.

Côté mairie

Contactée, la mairie de Pont-Saint-Esprit nous indique que « l’EPF est encore propriétaire du terrain puisque le transfert de propriété est subordonné au paiement de la totalité de la somme de 3 144 906,79 euros. Par conséquent, il est toujours possible de résilier le contrat. » Avec un risque contentieux qui ne s’étend que sur « 10 à 20 % » de la somme, à savoir le montant de la prime d’immobilisation. De toute façon, « nous sommes sereins sur le plan juridique », nous fait-on savoir dans l’entourage du maire. Une conférence de presse doit être organisée prochainement sur le sujet.

Thierry Allard

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