SAINT-GILLES Le Rugby club Saint-Gillois : 50 ans de sport et de solidarité

Le Rugby Club Saint-Gillois saison 2019-2020
- Rugby Club Saint-GilloisÀ l’heure où le sport amateur peine parfois à mobiliser, le club de rugby de Saint-Gilles, qui vient de fêter ses 50 ans, fait figure d’exception. Ici, pas de vedettariat ni de quête effrénée de performance. Ce qui fait vivre ce club, ce sont ses bénévoles, ses joueurs venus d’horizons variés… et un profond attachement à l’esprit collectif.
Le Rugby Club Saint-Gillois (RCSG) est né il y a 50 ans, en avril 1975, sur une terre plutôt acquise au football qu'au rugby. "L'histoire débute sur le terrain de la Beaume, à l'écart de la ville, gracieusement mis à disposition par monsieur le curé de la paroisse. Des poteaux installés par les dirigeants et les joueurs de l'époque, un vestiaire commun pour les locaux et les visiteurs, une douche au tuyau d'arrosage...C'était parti", relate le bureau qui s'exprime collectivement, afin qu'aucun de ses membres ne soit plus mis en avant que les autres. Le club a petit à petit su tracer son chemin, en remportant deux fois le titre de champion de Provence, et s'adapter aux contraintes en créant, par exemple, une entente avec Bellegarde et Beaucaire dans les catégories M12 et M14. Son histoire, c'est aussi celle d'une philosophie où le collectif et le plaisir priment sur l'individualisme et la compétition.
50 ans plus tard, si la situation financière reste précaire, le RCSG, qui a toujours réussi à maintenir environ 130 licenciés, voit son effectif sénior augmenter. L'équipe, qui compte 47 joueurs, devrait monter à 70 à la rentrée prochaine. "Pour une seule équipe, il faut 35 sportifs et il y en a 23 sur chaque feuille de match. Si vous avez 70 personnes, vous ne pouvez pas en laisser 46 sur le carreau tous les dimanches. Donc, on va inscrire une équipe réserve, avec un troisième entraîneur", explique un membre du club. Un engouement en partie lié aux bons résultats du groupe qui termine quatrième cette année, dans une poule de dix. "Jusqu'à présent, on finissait toujours septième ou huitième, avec beaucoup de difficultés", explique-t-il.
De l'ambition, mais pas à n'importe quel prix
Un bon classement auquel s'ajoute une approche très collective du sport. "On a pris le parti de faire jouer tout le monde, même ceux qui n'avaient pas le niveau dans le but de pérenniser l'effectif et un certain état d'esprit. L'objectif est de montrer que tout le monde a sa chance, on fait de la compétition, mais pas à n'importe quel prix", revendiquent les membres du bureau. "Quand on rentre sur le terrain, ce n'est pas pour gagner à tout prix. On ne rentre pas pour perdre mais s'il y a une défaite, une fois que la frustration est passée, les gens sont quand même contents." Pour le RCSG, il est capital que la pratique du rugby reste un plaisir. "On essaie de donner le meilleur pour oublier les soucis du quotidien, oublier le travail, ou peut-être une vie privée compliquée. Pour certains, c'est un peu un exutoire, parce qu'ils sont isolés, parce qu'ils n'ont que ça dans leur vie. On veut donc toujours que cela soit un moment où les gens viennent pour le plaisir, pas par contrainte", prône-t-il.
Ce qui n'empêche pas d'avoir de l'ambition, puisque le club aspire à monter en Régional 1 la saison prochaine. "On y est déjà resté trois ans. Mais c'était compliqué car après on tombe sur des équipes qui veulent jouer au niveau fédéral et qui ont des budgets 20 fois supérieurs au nôtre. Nous, on n'en a ni les moyens, ni la volonté." Le budget du club est en effet très restreint. "Beaucoup de clubs se demandent comment on fait pour avoir une équipe senior, l'école de rugby, une section de rugby de loisirs etc...", confie l'un des membres. C'est la raison pour laquelle une soirée a été organisée à l'occasion des 50 ans du RCSG afin de récolter des fonds. Il s'agissait de la troisième depuis la création du club qui vit en grande partie grâce à la solidarité. "Si j'ai pu vivre tout ce que j'ai vécu avec le rugby, c'est parce que des gens se levaient le matin pour passer le balai, pour sortir les poubelles. Donc maintenant, je le fais aussi. Et c'est un peu cet état d'esprit qu'on prône", conclut un ancien joueur.