Publié il y a 3 h - Mise à jour le 24.09.2025 - Propos recueillis par François Desmeures - 3 min  - vu 397 fois

SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT Le maire Bruno Olivieri : "Profiter de ce que j'ai sacrifié pendant vingt ans"

Bruno Olivieri, en août dernier, entre la ministre démissionnaire du Numérique, Clara Chappaz, et le président du Piémont cévenol, Fabien Cruveiller

- François Desmeures

Il a choisi d'en informer ses concitoyens via la Lettre du maire, distribuée dans les boîtes aux lettres depuis lundi matin : après trois mandats, Bruno Olivieri passera la main en mars prochain. À personne, d'ailleurs, puisqu'il souhaite suivre les élections sans apporter de soutien. Il revient rapidement sur les raisons pour lesquelles il ne briguera plus la fonction, ses satisfactions et regrets, ainsi que son propre avenir. Entretien. 

Bruno Olivieri, en août dernier, entre la ministre démissionnaire du Numérique, Clara Chappaz, et le président du Piémont cévenol, Fabien Cruveiller • François Desmeures

Objectif Gard : Vous annoncez à vos administrés, via la Lettre du maire, que vous ne solliciterez plus leur vote. Votre décision est irrévocable ? Elle est récente ?

Bruno Olivieri : Je ne me représenterai pas, c'était prévu de longue date. J'avais annoncé à mes colistiers, dès 2020, que ce serait mon dernier mandat. La décision a été prise en famille. Un nouveau mandat me porterait à 75 ans, et j'ai d'autres acrtivités en dehors de la mairie. Je veux profiter de ce que j'ai sacrifié pendant vingt ans. Je suis maire depuis 2008 mais élu depuis 2005, dans l'opposition au départ.

Quelles réalisations vous souviendrez-vous avec le plus d'émotion ? De quoi serez-vous le plus fier en partant ?

De façon assez large, mon engagement pour les services publics. On a trouvé, en arrivant, beaucoup d'équipements qui étaient en difficulté, avec une concurrence assez forte des bourgs voisins. Je retiens la réalisation de la médiathèque, avant son transfert à la communauté de communes. Ou encore la création de la voie verte, un projet difficile à mener à l'époque, mais qui a été le catalyseur des liaisons vers Sauve et Ganges. On a aussi mené un travail important sur la requalification du centre-ville. Ainsi que sur les zones d'activités : aux Batailles, c'est une compétence communautaire, et pas grand-chose n'a abouti. Alors qu'en face, dans la zone du Tapis vert, dont j'ai souhaité qu'elle reste communale, on a réussi à installer de belles entreprises. Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de foncier disponible.

"J'avais un successeur pressenti"

Partez-vous aussi avec quelques regrets ? Je pense, notamment, aux rapports difficiles de Saint-Hippolyte-du-Fort avec l'intercommunalité Piémont cévenol... ?

Par nature, je n'ai jamais de regrets. Sur l'intercommunalité, si une collectivité doit avoir des regrets... Je me souviens qu'après l'élection, un certain nombre de mes collègues étaient venus me voir en me disant qu'ils regrettaient leur vote (*). De toute façon, je n'ai jamais trop cru dans les intercommunalités : elles prennent trop de compétence, ont eu une boulimie à les prendre pour voir la Dotation globale de fonctionnement (DGF), versée par l'État, augmenter... Et depuis, l'État a supprimé la DGF... Malgré cela, Saint-Hippo a fait son petit bonhomme de chemin : on a repris la piscine, qu'on a équilibrée financièrement. On a été très présent sur le volet économique ; on a développé un espace numérique autour de la maison France Services, que la ministre démissionnaire a qualifié d'unique (relire ici)... Si une collectivité doit avoir des regrets, c'est peut-être la communauté de communes, pour ne pas avoir su profiter de notre travail communal.

Avez-vous désigné un "successeur", ou allez-vous le faire ?

J'avais un successeur pressenti, José Tarquini. Mais cela fait plus d'un an qu'il y a eu une démission collective, en commençant par celle d'Hélène Meunier, puis de quatre adjoints. Avec une volonté de brusquer le calendrier. Ils n'ont, d'ailleurs, pas voté le dernier budget. Je vais donc rester au-dessus de cette campagne et n'apporterai pas de soutien à ceux qui n'ont pas soutenu l'équipe municipale. Parmi mon équipe, certains ne seront pas candidats, d'autres si... Je leur tire mon chapeau, quoi qu'il en soit, malgré un jeu politique axé sur des ambitions personnelles. Le groupe restant est resté très uni.

Lors de l'inauguration de l'espace culturel, en juin, avec Hélène Meunier en tant que conseillère départementale (3e en partant de la droite) • François Desmeures

Vous évoquez "d'autres activités", à quoi pensez-vous ? Seront-elles dans le champ politique ?

Je suis très nature, à travers la randonnée, la recherche de champignons, le bricolage, la chasse, la pêche. Les activités extérieures avec mes deux garçons et mes petits-enfants. J'ai envie de profiter de tout ce dont je me suis privé depuis 20 ans. Je me suis beaucoup investi dans ma fonction, j'ai beaucoup sacrifié, y compris sur le plan professionnel. À une époque, Damien Alary m'a fait du pied pour lui succéder à la Région. J'ai refusé. C'était un choix de n'aller que sur le mandat de maire.

(*) En 2020, lors de l'élection du président et des vice-présidents de la communauté de communes du Piémont cévenol, Bruno Olivieri avait perdu l'élection du premier vice-président face à son opposant communal Cyril Moh. Le 2e adjoint de Bruno Olivieri, José Tarquini, avait subi le même sort face à une autre opposante de Saint-Hippolyte-du-Fort, Laeticia Gibergues, pour l'élection du 12e vice-président (relire ici).

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Propos recueillis par François Desmeures

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