FAIT DU SOIR À Saint-Hippolyte-du-Fort, la ministre fait une halte à l'Alt numérique

Préfecture, ministre, maire, conseiller régional, conseillère départementale, orésident de la communauté de communes et adjointe municipale dans la cour des casernes
- François DesmeuresMinistre déléguée en charge de l'inteligence artificielle et du numérique, Clara Chappaz, a profité de ses vacances pour passer, ce mercredi matin, par l'espace France services et Alt numérique de Saint-Hippolyte-du-Fort. Une synergie "unique", selon la ministre, qui permet d'accompagner autant les personnes un accompagnement des usagers à plusieurs échelles.
La proximité géographique de sa belle famille aura permis à la ministre, Clara Chappaz, de sortir de ses vacances estivales pour venir visiter un service exemplaire. Dans les anciennes casernes du village vivent, pratiquement sous le même toit, la maison France Services, un espace de coworking et l'Alt numérique, qui aide la population à se familiariser avec les machines informatiques et les applications qu'elles permettent.
"C'est un espace qui accueille toute la population, présente le maire, Bruno Olivieri, à la ministre délégué en charge de l'inteligence artificielle et du numérique. C'est une singularité à l'échelle communale." D'autant que la plus grosse commune du Piémont cévenol n'a pas lésiné sur les moyens, en participant à l'ouverture de France services pour 37 heures par semaine, "même pendant l'été". En plus du travail des deux agentes, Dany Vigouroux et Mélanie Granier, des partenaires de la direction des frinances, de l'Assurance maladie, de la CAF ou de la CARSAT assurent des permanences, tout comme le conciliateur de justice.
À côté, deux bureaux dans un petit local. Ce mercredi, un conseiller des organismes de recherche partage l'espace avec une "anthropologue de l'environnement", qui a fait le choix de quitter la région parisienne à la faveur du Covid. "Quand je suis arrivé ici, explique le conseiller à la ministre, il y avait 5 ou 6 personnes qui avaient déjà atterri ici à cause du Covid. Cela crée une émulation qui n'existait pas." Un architecte, un illustrateur, ou encore un informaticien alternent dans ces bureaux.
L'Alt numérique a ouvert, elle, en 2022. C'est un ancien journaliste, Cyrille Arnoux, qui l'a créée et l'anime avec "des partenaires nombreux et variés. On possède un volet d'accompagnement à la transition numérique." Mais les personnes âgées ne sont pas le seules à fréquenter les lieux. "On a également des ateliers pour apprendre la programmation avec des tout-petits", aidés par un lycéen.
Avec l'union des commerçants et artisans, l'Alt a aussi donné naissance au site lescighalles.fr (à retrouver ici) qui facilite la relation entre commerçants du village et clients, "pour mettre en avant les très petites entreprises du terrritoire. Vingt-et-un commerçants ont une page attitrée. Mais il a aussi fallu aculturer les commerçants, en démystifiant la chose., Un lieu comme ici, on arrive à articuler les services qui, d'habitude, travaillent en silo", se félicite Cyrille Arnoux.
Clara Chappaz note, approuve, évoque le projet de loi sur la cybersécurité, qui intéresse désormais autant les petites entreprises que les grands groupes, mieux sécurisés ; ou les cours aux élève sde 4e et 2nde qui devraient, dès cette rentrée, apprendre le fonctionnement de l'IA aux jeunes. Dont l'immense majorité l'utilise déjà...
"L'inclusion numérique est très importante, entame la ministre au sortir de sa visite, alors que le gouvernement auquel elle participe pousse - comme les précédents - à la dématérialisation. Le dispositif 'Numérique en commun' donne l'impulsion pour travailler le sujet ensemble (...) Il faut déconstruire la peur et accompagner l'utilisation des outils."
"On est conscients, poursuit Clara Chappaz, que la fracture numérique ne peut que s'accélérer avec l'inteligence artificielle si on ne développe pas des politiques d'inclusion numérique." Politiques d'inclusion et cours aux collège et lycée représentent tout de même un coût, dans une période de restriction budgétaire voulue par le Gouvernement. "La situation est ce qu'elle est", reconnaît Clara Chappaz.
"Mais nous devons continuer notre politique de terrain, nous n'avons pas besoin de développer des politiques qui coûtent énormément d'argent." Tout en appelant au développement de "nos propres technologies, qui nous permettent d'être plus forts et plus indépendants. Il faut donc trouver des marges de manoeuvre pour continuer à investir." Pour la ministre, "en Europe, la France est la plus en pointe en matière d'intelligence artificielle." Ce qui la place tout de même, encore, très, très loin des États-Unis... "On est dans la course, il nous faut rester dans cette course", encourage Clara Chappaz.