Publié il y a 5 h - Mise à jour le 09.09.2025 - Romain Fiore - 4 min  - vu 330 fois

SAINT-PRIVAT-DES-VIEUX J’ai testé pour vous la cryothérapie : -110°C pour le corps et l’esprit

Cryothérapie

Un espace dédié à la cryothérapie est à part du reste. 

- Romain Fiore

À Saint-Privat-des-Vieux, au cœur de la zone de Mazac, le centre Orthocèze et Cryocèze a ouvert ses portes en mai 2024. Un établissement unique dans le Gard, qui combine kinésithérapie, orthèses sur mesure et cryothérapie corps entier. L’occasion pour nous, de plonger dans le grand froid… et de vous raconter l’expérience.

Intrigué par les promesses de bienfaits de la cryothérapie, nous avons poussé la porte du Centre Orthocèze et Cryocèze, situé dans la zone artisanale de Mazac à Saint-Privat-des-Vieux. Inauguré en mai 2024, ce centre est aujourd'hui l'un des rares dans le Gard à proposer des séances de cryothérapie corps entier. Sportifs en quête de récupération, patients souffrant de douleurs chroniques, ou simples curieux comme moi : le public est varié. Mais que vaut vraiment cette immersion à -110°C ? Nous avons voulu en avoir le cœur net.

Cryocèze
Orthocèze et Cryocèze est un centre de récupération, cryothérapie et de kinésithérapie situé à Saint-Privat-des-Vieux. • Romain Fiore

Un centre à la croisée des pratiques médicales et sportives

Dès l’entrée, l’ambiance est sobre et fonctionnelle. Pas de gadgets superflus, mais un espace spacieux de 375 m² réparti entre la kinésithérapie, l’orthèse et la cryothérapie. Abdelghani Lemniai, kinésithérapeute spécialisé en rééducation sportive, nous accueille et explique le protocole. Ici, pas de surenchère marketing : l’approche est clinique, centrée sur l’efficacité des traitements.

Cryothérapie
La cabine de cryothérapie.  • Romain Fiore

Le centre attire autant des sportifs professionnels que des personnes atteintes de pathologies chroniques. La promesse ? Soulager les douleurs, améliorer la récupération, voire réduire le stress. Reste à voir si l’expérience tient ses engagements.

Avant d'entrer dans la chambre froide : un protocole rigoureux

On ne plaisante pas avec le froid extrême. Avant de commencer, on se doit de remplir un questionnaire de santé pour vérifier l’absence de contre-indications (problèmes cardiaques, hypertension sévère, etc.). Viennent ensuite la prise de tension, le contrôle du pouls, de la saturation en oxygène, et de la température cutanée. On demande quelle musique on souhaite entendre dans la cabine pour faire passer le temps plus rapidement, l'idéal est d'en choisir une qui dure au minima quatre à cinq minutes. Rien n’est laissé au hasard. 

Cryothérapie
Bonnet sur la tête, chaussettes aux pieds avec les crocs, et bientôt équipé des gants, notre journaliste était équipé avant de rentrer dans la chambre froide. • Romain Fiore

Côté tenue, c’est minimaliste : maillot de bain sec, gants, chaussettes épaisses, bonnet pour les oreilles, et un masque chirurgical pour protéger les voies respiratoires du froid sec. Pas de bijoux, pas de montres. Abdelghani rappelle les consignes : « L’objectif est de rester entre trois et cinq minutes dans la chambre, mais vous pouvez sortir à tout moment si ça devient trop inconfortable. »

L’épreuve du froid : une expérience physique et mentale

Nous sommes désormais prêts à affronter la chambre de cryothérapie, une cabine vitrée où la température descend à -110°C. En entrant, le choc est immédiat. Le froid mord la peau, une sensation difficile à décrire. Ce n’est pas le froid humide d’un hiver rigoureux, mais un froid sec, presque métallique, amplifié par des ventilateurs qui diffusent l’air glacé de manière uniforme.

Cryothérapie
La vue de la cabine de l'extérieur de cryothérapie. • Romain Fiore

La première minute est la plus difficile. Le corps réagit instinctivement : la respiration s’accélère, les muscles se crispent. Puis, quelque chose d’étrange se produit. Le corps s’habitue. On bouge pour se réchauffer, on marche, on agite les bras pour maintenir la circulation et on chante sur l'air de la musique. La communication avec l’extérieur se fait par gestes, l’équipe veille derrière la vitre.

Au bout dès cinq minutes où le maître des lieux nous encourage à tenir, on peut enfin sortir de la cabine. L'occasion de ressentir un mélange de soulagement et de fierté. L’expérience est intense, mais supportable. En sortant, la peau est rougie, légèrement engourdie.

Les effets ressentis : entre euphorie et scepticisme mesuré

Cryothérapie
La vue de la cabine de l'extérieur avec la tablette qui indique les données corporelles à l'extérieur.  • Romain Fiore

À peine sorti, une sensation de chaleur paradoxale nous envahit. L’équipe reprend nos paramètres : la température de la peau a chuté de près de 22°C, signe que le choc thermique souhaité a bien eu lieu. Ce choc est censé stimuler la production d’endorphines, d’anti-inflammatoires naturels, et booster la récupération musculaire.

Sur le moment, on ressent une vraie sensation de légèreté. Pas d’euphorie particulière ni de « coup de barre », mais une impression de récupération accélérée. Le soir, pas de différence notable : nous avons dormi normalement, sans mieux ni moins bien que d’habitude. En revanche, le lendemain, les petites douleurs – une gêne au pied droit et une douleur dentaire – s’étaient nettement atténuées, surtout dans l’après-midi. Reste à voir, après une séance de sport, si les bénéfices se confirment sur la récupération musculaire.

Cryothérapie
Au début, notre corps est violet sur le capteur thermique, avant de tourner à la fin du test au noir, ce qui signifie une perte de température corporelle. • Romain Fiore
Cryothérapie
À la fin, notre corps devient noir sur le capteur thermique, signe de la fraicheur et de la température corporelle qui descend. • Romain Fiore

Témoignages croisés : des résultats variables selon les profils

Pour y voir plus clair, nous avons échangé avec d’autres utilisateurs de cet outil. Un sportif de haut niveau nous confiait : « Après des entraînements intensifs, la cryo m’aide à récupérer plus vite. C’est devenu une routine. » Le centre a vu passer des patients aux histoires inspirantes. Abdelghani racontait celle de cette femme cadre de supermarché, souffrant de migraines chroniques depuis des années. Après une seule séance, ses migraines ont disparu, et quatre séances plus tard, elle revivait. Un autre patient, atteint de spondylarthrite ankylosante, a réduit son temps de déverrouillage matinal de 1h30 à 30 minutes après dix séances.

cryothérapie
L'ambiance à l'intérieur avec la lumière tamisé et la musique à fond. • Romain Fiore

Un centre à la pointe

Le Centre Orthocèze et Cryocèze se distingue par son sérieux. L’approche est médicale, les équipements à la pointe, et l’équipe encadrante compétente. Mais il est rappelé, que la cryothérapie n’est pas une solution miracle. Elle peut soulager, accompagner la récupération, voire améliorer le bien-être, mais elle ne guérit pas.

Concernant les tarifs, la séance découverte est à 25 €, avec des prix dégressifs pour des packs de plusieurs séances. Un coût non négligeable, mais qui peut se justifier pour ceux qui en ressentent les bienfaits.

Cryothérapie
Quatre gros ventilateurs vont produire le froid glacial dans la cabine.  • Romain Fiore

Le verdict : une expérience à vivre, sans attentes démesurées

Au final, la cryothérapie est une expérience unique, autant physique que mentale. Le choc du froid extrême bouscule, mais apporte un certain bien-être. Est-ce utile pour tous ? Pas forcément. Les sportifs y trouveront un allié pour la récupération, les patients chroniques un complément à des soins plus classiques. Pour les autres, c’est une curiosité à tester, sans en attendre de miracles.

Si vous êtes tenté par l’expérience, autant l’aborder comme un défi personnel qu’une solution thérapeutique universelle. Le froid, lui, saura vous rappeler à quel point notre corps est capable de s’adapter.

Plus d’infos sur cryo-ales.fr.

Cryothérapie
La vue de l'espace avec le peignoir et l'équipement fourni par le centre médical.  • Romain Fiore

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