Si les réseaux sociaux ont contribué à libérer la parole, ils ont aussi banalisé l’insulte et l’invective de certains utilisateurs. Ce mardi, Objectif Gard a publié une interview vidéo de Patrick Malavieille dans le cadre du « 8 H PILE ». Au cours de cet entretien, le Gardois originaire de La Grand’Combe annonce, qu’en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, il se présentera aux élections législatives sur la 5ᵉ circonscription pour battre l’extrême droite.
« La liberté d’expression n’a jamais été la liberté d’insulter »
Le responsable politique de 63 ans a déjà été député de ce territoire, de 1995 à 2002. Si les propos de Patrick Malavieille n’ont rien de choquant, les commentaires, eux, détonnent par leur violence. L’un des auteurs, Marco.P, écrit : « Je croyais qu’il était mort le sac à sp… ! » En naviguant sur le profil de cet internaute, ce dernier publie régulièrement des messages mettant en avant la chasse et autres traditions chrétiennes. Contacté, Patrick Malavieille entend déposer plainte : « Je me suis entretenu avec le procureur, je vais engager la procédure. On ne peut pas s’habituer à ça… C’est d’une violence inouïe. »
Si l’édile a « l’habitude » des propos haineux du type : « Retourne à la mine (…) On va s’occuper de toi », l’insulte de Marco.P « présente un caractère homophobe ». D’autant que l’élu n’a jamais caché son orientation sexuelle. Dans un communiqué, le groupe des élus communistes du Gard exprime son « indignation et solidarité » envers Patrick Malavieille : « Ces propos ne sont pas de simples dérapages. Ils constituent un délit puni par la loi. La liberté d’expression n’a jamais été la liberté d’insulter (…) L’homophobie est un poison pour la démocratie. » Idem du côté du groupe Républicain, socialiste et écologiste du conseil départemental.
Le combat judiciaire que l’élu grand’combien s’apprête à mener est une réelle problématique : la régulation des messages haineux postés sur les réseaux sociaux : « C’est vrai qu’il y a deux écoles : certains, qui en sont victimes, ne veulent pas donner de la visibilité à leurs auteurs. Mais enfin, on ne peut pas demander aux enfants d’être polis et, en même temps, laisser des adultes écrire ce genre de choses sur internet. »
Un précédent dans le Gard
Dans le Gard, les insultes sur les réseaux sociaux envers des élus ou leur famille connaissent un précédent. En 2013, Julien Sanchez, aujourd’hui député européen, avait été condamné par le tribunal correctionnel pour avoir laissé deux internautes publier, sur son profil Facebook, des commentaires à connotation raciste envers le premier adjoint de Nîmes, Franck Proust et sa compagne de l’époque, Leila Tella. Malgré les multiples recours de l’élu FN (aujourd’hui RN, ndlr), Julien Sanchez est resté condamné.
*Objectif Gard ayant eu connaissance de ce commentaire. Il a été supprimé.