Publié il y a 6 h - Mise à jour le 31.10.2025 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 84 fois

FAIT DU SOIR Une mémoire à entretenir, la quête du Souvenir Français à Arles

Philippe Vial, président du comité arlésien du Souvenir Français, devant la sépulture de François-Henri Gilbert, mort pour la France le 22 juin 1917, à l'âge de 28 ans. 

- S.Ma

Le Souvenir Français, association mémorielle nationale, a lancé sa quête. À Arles, les fonds collectés seront consacrés à la préservation des cénotaphes et sépultures de celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour la France et les Français, afin de perpétuer leur mémoire et de leur rendre hommage.

Soixante-neuf sépultures non perpétuelles et cénotaphes de personnes mortes pour la France lors de la Première Guerre mondiale, ont été recensés au cimetière central à Arles. "Ce ne sont pas que des Arlésiens, certains sont nés à Beaucaire, d'autres à Nîmes ou encore à Montpellier etc. Ces tombeaux ou ces plaques sont pour beaucoup dans un état de dégradation très avancé, parce que les ayants droit ont disparu...", explique Philippe Vial, président du comité arlésien du Souvenir Français. Certaines tours fendues menacent de s'écrouler, des inscriptions sur des plaques disparaissent, la végétation envahie les pierres, le temps a fait ici des dégâts.

L'objectif aujourd'hui, est de retrouver les successions de chacun de ces 69 défunts. Un véritable travail de fourmis mené en collaboration avec le Pôle cimetière de la mairie d'Arles. Les fonds collectés lors de la quête organisée durant le week-end de la Toussaint aux cimetières central et de Trinquetaille, seront consacrés aux travaux de dévégétalisation et à la pose de cocardes du Souvenir Français. Parallèlement, le comité local s’intéresse désormais aux tombeaux des combattants morts pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Micheline Rémi, membre très active du comité et porte-drapeau, est à l'oeuvre.

25 sépultures et cénotafes de soldats morts pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale ont été récensés au cimetière central d'Arles. Ici, celle de Gaston Perassi, fusillé par les Allemands en 1944.  • S.Ma

>> À relire : ARLES. Micheline Rémi : "C'est un bonheur d'être porte-drapeau"

Mais déjà les soixante-neuf sépultures non perpétuelles et cénotaphes devraient être référencés dans l'application numérique du Souvenir Français créée en 2016, GéoMémoire. "En complément, une équipe d'historiens fait des recherches sur ces 69 noms afin d'enrichir les informations diffusées via l'application", se réjouit le président arlésien. Un projet estimé à 4 000€, pour lequel le comité arlésien a sollicité une aide de la mairie.

Une autre façon de stimuler ce "besoin de mémoire", selon l'expression de Philippe Vial. "J'ai consacré ma vie professionnelle à servir la France et les Français - jusqu’à atteindre le grade de général dans l’infanterie, NDLR -, parfois au risque de ma vie. J'ai pris part, les quinze dernières années de ma carrière, à de nombreuses opérations au Liban, au Kosovo, en Afghanistan..." En Bosnie-Herzégovine aussi, en 1994, "ça a chauffé dur, j'ai perdu deux hommes là-bas", témoigne-t-il, la voix empreinte d’émotion. "Alors, reprend-il, vous comprenez pourquoi je suis naturellement impliqué. Mais je vois aussi, parce que je me documente, j'écoute et je parle beaucoup, qu'en 2025, nos jeunes gens n'ont pas ce besoin de mémoire. Je constate un manque de civisme, de sentiment de citoyenneté, de partage de citoyenneté." Philippe Vial fait de la transmission, la priorité du comité. Il l'illustre par des rencontres organisées avec les collégiens de Van-Gogh et les lycéens de Charles-Privat à Arles.  

Le colombarium du carré du Zouave du cimetière central, bientôt restauré ?

Le colombarium du carré du Zouave. • S.Ma

Le comité d'Arles du Souvenir Français a entrepris un autre projet en parallèle, toujours au cimetière central. Il s'agit de la restauration du colombarium créé en 1959 et composé de 239 enfeux (niches funéraires) dont cinq accueillent des Arlésiens : Louis Théodore Fabre, Jean Lautier, Marius Manson, Eugène Monier et Alexandre Tourrel. Son entretien relève de la compétence de l'Office national des combattants et des victimes de guerre, une cellule étatique, en collaboration avec la Ville, propriétaire du carré militaire du Zouave. "Le monument présente des signes importants de dégradation. Le toit est fortement endommagé, d'importantes infiltrations d'eau menacent les sépultures et les plaques commémoratives", détaille Philippe Vial.

Une des conséquences visibles des infiltrations d'eau. • S.Ma

Un devis a été établi en 2024, évaluant le montant des travaux à 65 000 € à la charge de l'État principalement, avec une participation de la commune. Mais depuis, rien. Enfin pas vraiment, de son côté l'association arlésienne a obtenu une subvention de 10 000€ de la part du Département des Bouches-du-Rhône dans le cadre de ce projet de rénovation. "Cette aide est valable jusqu'à 2027, si les travaux ne sont pas fait d'ici là, nous la perdrons", s'inquiète le président. Il y a deux ans, 40 des 239 plaques ont été rafraîchies pour un budget de 4 000€ investi par la section locale du Souvenir Français.

Il vous reste 80% de l'article à lire.

Pour continuer à découvrir l'actualité d'Objectif Gard, abonnez-vous !

Votre abonnement papier et numérique
à partir de 69€ pour 1 an :

  • Votre magazine en version papier et numérique chaque quinzaine dans votre boite aux lettres et en ligne
  • Un accès illimité aux articles exclusifs sur objectifgard.com
Stéphanie Marin

Arles

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio