La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ United, a dévoilé ce lundi les 102 projets, au total, en France métropolitaine et collectivités d’outre-mer retenus. Parmi eux, cinq sites départementaux de la région Occitanie-Méditerranée ont été sélectionnés en 2025, dont un seul dans le Gard : le Temple de Sommières. Ils bénéficieront du soutien financier de la huitième édition de l’offre de tickets à gratter Mission Patrimoine qui est lancée ce jour.

La restauration du temple vise à lui redonner sa place dans la vie cultuelle sommiéroise et dans le cadre du développement de l’attractivité du territoire, en l’ouvrant à des évènements culturels. L’édifice est le fruit de l’histoire tumultueuse des confessions chrétiennes à Sommières. Le premier temple a été rasé en 1685 lors de la révocation de l’édit de Nantes. Le temple actuel est, à l’origine, l’église du couvent des Cordeliers, rebâtie en 1710 après sa destruction en 1562 pendant les guerres de Religion.

Une toiture en mauvais état

Cette église est réaffectée en 1807 aux protestants qui n’ont plus de culte. L’édifice est alors modifié afin de le mettre en accord avec le culte protestant : ajout du livre en façade d’où son nom « Au livre », décoration sobre et lumineuse. Il abrite un rare orgue à cylindres dont la partie instrumentale est classée monument historique. L’acoustique remarquable de la nef est particulièrement appréciée des musiciens. Le temple est un édifice emblématique du patrimoine historique et bâti de la commune.

L’Association de Sauvegarde du Temple de Sommières est engagée aux côtés de la mairie dans le projet de restauration. Depuis de nombreuses années, le temple de Sommières subit des dégradations en raison du mauvais état de sa toiture. Les fuites et les infiltrations détériorent la voûte de la nef, celle de la salle à l’étage (au-dessus de l’entrée). Les murs sont imprégnés d’humidité. Des plaques de plâtre se détachent du plafond et rendent dangereuse l’utilisation de l’édifice.

Un chantier à plus de 400 000 euros

La mairie a donc été contrainte d’interdire l’accès au public mais elle souhaite voir rapidement le temple restauré pour qu’il puisse à nouveau accueillir la communauté protestante dans de bonnes conditions. En attendant les travaux, la communauté célèbre les cultes dans l’entrée du temple, appelée tambour. Parallèlement, l’Association de Sauvegarde du Temple de Sommières et le service patrimoine de la Ville ont organisé plusieurs actions dès 2024 pour promouvoir les restaurations : deux conférences, des visites commentées (journées européennes du patrimoine), la distribution de bons de collecte de dons, des mailings et un publipostage ont eu lieu. D’autres actions sont déjà au calendrier de 2025 dont un concert et des visites commentées.

L’urgence concerne les travaux de toiture mais l’ampleur du chantier au vu de l’état général des murs infiltrés et de l’enclavement du chevet dans le terrain en pente, nécessite un diagnostic complet mené par un architecte du patrimoine. Il sera appuyé par des spécialistes : géomètre, bureau d’études structures, économiste de la construction et conseil en patrimoine architectural. L'estimatif global du chantier (études et travaux) s'élève à plus de 400 000 euros HT. Les travaux doivent débuter cette année pour une fin espérée en 2028. 

Plus d'informations sur le site de la fondation du patrimoine.