Du 22 mai au 29 juin, Nicolas Gal, plasticien, graphiste, scénographe et décorateur, expose au Jardin médiéval d'Uzès. Depuis trois décennies, l’artiste construit son œuvre autour d’une forme géométrique aux antipodes du vivant : le cube. Cette figure, parfaite et mathématiquement rigoureuse, est absente de la nature. Elle incarne pour lui la pensée rationnelle, organisée, voire froide, de l’homme occidental moderne.

Le cube comme miroir du monde

Chez Nicolas Gal, ce cube devient bien plus qu’une forme : il est langage, matière, engagement. En traduisant plastiquement des corps en « Pixels-cubes », l’artiste explore la frontière entre le numérique et l’art traditionnel. Que ce soit par la peinture, la gravure ou la sculpture, il multiplie les facettes, tel un pixel démultiplié ou un atome démantelé, pour mieux se confronter à l’infiniment petit, à ce qui échappe au regard rapide.

Derrière l’apparente douceur de ses œuvres se cache une réflexion puissante sur les tensions contemporaines : migration, réchauffement climatique, luttes féministes, racisme, guerre en Ukraine, extinction animale. Chaque pièce porte, en filigrane, les cris du monde. Sans légende ou explication, les œuvres peuvent sembler apaisées, presque décoratives. Mais le sous-texte, lui, est brûlant d’actualité : un hommage discret à Mahsa Amini, un rappel des souffrances des femmes afghanes, ou encore une méditation sur Charlie Hebdo.