Depuis huit jours, les salariés de la verrerie de Vergèze sont en grève. La société Owens Illinois, la société américaine qui a racheté la verrerie en 2011, a décidé de fermer purement et simplement cette usine qui compte 164 salariés. Alors que les réunions de négociations entre les syndicats et la direction s'enchainent, les attentes ne semblent pas au rendez-vous.
D'où ce piquet de grève qui se poursuit ce jeudi devant le site Perrier où les salariés d'OI bloquent l'accès aux camions. Par communiqué, Pascale Fortunat-Deschamps, maire de Vergèze, a souhaité réagir sur la situation, "je me dois d'exprimer avec force et clarté la colère, l'inquiétude, mais aussi la détermination de tout un territoire. Depuis plusieurs mois, 164 salariés de la Verrerie de Vergèze vivent dans l'angoisse du lendemain. Leur avenir est suspendu aux décisions de grands groupes qui, jusqu'ici, n'ont pas pris la mesure de leurs responsabilités. Les conditions actuelles ne sont pas acceptables."
Dans ses propos, l'élue cible Owens Illinois mais aussi Nestlé, propriétaire de Perrier et l'État : "je le dis clairement : les responsabilités sont collectives, et elles ne peuvent être éludées. Owen-Illinois doit reconnaître sa responsabilité sociale et économique, et ne peut se défausser. Nestlé Waters, client majeur et partenaire historique, doit prendre toute sa part, notamment dans la perspective d'une reprise de l'activité et d'un engagement fort pour l'avenir du site. L'État, à travers son représentant, le Préfet, doit garantir que des solutions concrètes et rapides soient trouvées. Il faut rappeler une évidence : la Verrerie de Vergèze n'est pas en déficit. Elle fonctionne, elle produit, et elle est surtout la meilleure solution écologique et industrielle : fabriquer les bouteilles en verre pour Perrier directement à côté de la source. Quoi de plus logique, de plus durable, de plus responsable, à l'heure où chacun parle de transition écologique ?"
"Monsieur le Préfet, vous ne pouvez pas rester silencieux"
Avant d'exprimer plusieurs requêtes, "je demande la reprise de la verrerie par le groupe Nestlé, seul capable de garantir une continuité et une cohérence industrielle. À défaut, la réintégration prioritaire des salariés dans l'activité de la Source Perrier, qui reste le cœur battant de notre territoire. Des conditions de départ et de reconversion dignes pour les salariés qui ne seraient pas repris. Il est de notre devoir d'élus, d'acteurs économiques, d'associations et de citoyens de nous tenir aux côtés des salariés. Leur combat est juste. Ils défendent bien plus que leurs emplois : ils défendent un savoir-faire, une histoire ouvrière, une logique écologique et la vitalité de tout un bassin de vie. C'est pourquoi j'appelle l'ensemble des élus, des forces vives et de la population à se mobiliser. Monsieur le Préfet, vous ne pouvez pas rester silencieux sur cette situation dramatique. Messieurs les dirigeants des groupes OI et Nestlé, vous devez apporter des réponses aux salariés."
"Nous ne pouvons pas laisser 164 familles basculer dans la précarité, ni laisser disparaître une activit industrielle qui fait l'identité de Vergèze et de notre territoire. Les salariés de la Verrerie ne sont pas seuls. Ils peuvent compter sur notre soutien indéfectible", conclut Pascale Fortunat-Deschamps.