VÉZÉNOBRES La figoulade réserve quelques figues aux visiteurs... et beaucoup de chaleur

Une belle affluence pour cette matinée du 15 août
- François DesmeuresTrès rares en 2024 pour le même événement, les figues étaient bien présentes sur le peu d'étals vendeurs, ce vendredi 15 août. Si la saison avait plutôt bien commencé, la chaleur importante des derniers jours a eu tendance à en bloquer la maturité. En attendant une fin de mois d'août qui devrait être plius favorable.
Cette année, le millier de figuiers du verger conservatoire n'aura pas uniquement fait baver d'envie les visiteurs de la foire. Il leur aura aussi donné des fruits. Conadria, Dauphine, Marseillaise, plusieurs variétés étaient proposées à la vente au conservtoire même, parmi la centaine de variétés présentes sur les pentes du village médiéval.
Car dans les allées du marché de la Figoulade 2025, les figues se font plus rares. Trois étals en proposaient, ce vendredi : celui de Jicé Robin, spécialiste de la figue dans le Gard, paysan à Lézan ; les figues de la ferme Coudert de Valérargues ; et celles du pépiniériste héraultais les Magni'figues, Philippe Joachim, installé à Campagne. Un pépiniériste qui se veut rassurant sur la résistance des figuiers à la canicule actuelle. "On est dans la bonne région, c'est un arbre des pays chauds", explique-t-il.
"Mais il faut toujours arroser si on veut une production, nuance-t-il. J'ai aussi des grenadiers et je vois la différence, ils sont plus coriaces : je peux compter un arrosage de grenadiers pour deux arrosages de figuiers." Plus qu'au chaud, il note que certains figuiers résistent mal au froid, "comme la grise de Saint-Jean, qui est pourtant une très bonne variété". L'arbre garde donc les caractéristiques du bassin méditerranéen dont il est issu.
Mais la production a tout de même souffert cette année, explique de son côté Jicé Robin. "On a connu deux blocages. D'abord, des nuits trop fraîches en début d'été, qui ont fait que les figues ont eu du mal à mûrir. Puis, à partir de la semaine dernière, avec des températures de jour trop élevées. À partir de 38°C, la figue cmmence à arrêter son développement pour se protéger. C'est un phénomène naturel. Et à 41°, plus rien ne se passe..."
Le producteur gardois porte donc beaucoup d'espoir sur la semaine prochaine, où les maximales devraient baisser "avec des nuits correctes". Jicé Robin constate aussi quelques anomalies, peut-être imputables au changement climatique. Comme sur la variété Ronde de Bordeaux, mûre généralement au début août. "Cette année, j'en ai récolté 600 kilos le 16 juin." Et les fruits reéapparaissant, le producteur se demande si ses arbres ne seraient pas en train de devenir bifères...
Une hypothèse à vérifier lors de Jours de figue, second événement de l'année en lien avec le fruit dans ce superbe écrin qu'est Vézénobres, les 20 et 21 septembre prochains. Avec, sans doute, moins de chaleur. Et plus de figues...