Publié il y a 7 jours - Mise à jour le 05.06.2025 - Thierry Allard - 4 min  - vu 197 fois

VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Vers une sortie de crise pour le stade annexe de football

Mercredi soir lors de la séance du conseil municipal de Villeneuve

- Thierry Allard

Voilà bientôt trois ans que le stade annexe de football de Villeneuve est inutilisable, alors qu’il devait être rénové. Ce mercredi soir, le conseil municipal a voté un protocole d’accord transactionnel avec l’entreprise chargée du chantier pour mettre fin aux poursuites et permettre une réouverture du terrain en septembre prochain.

En 2022, la mairie lançait des travaux de rénovation du stade annexe de football utilisé principalement par le FC Villeneuve, pour une somme d’environ 500 000 euros. Confiés à l’entreprise Idverde, ces travaux ne vont pas se passer comme prévu. Alors que la pelouse devait être complète, et praticable, en septembre 2022, « la commune signalait que la pousse n’était pas encore complète à date », rappelle le conseiller municipal, Jacques Pastourel. Rebelote en mars 2023. Idverde a alors répondu à la ville que « les conditions climatiques des mois de décembre 2022 et du début d’année 2023 s’étaient avérées malheureusement très défavorables à la pousse du gazon », poursuit l’élu, la faute à la sécheresse et à la multiplication d’épisodes venteux.

Puis, en mai 2023, l’entreprise proposait « un plan d’action » pour le terrain, sans plus de succès. Alors la mairie a fait appel à la société Labosol, spécialisée dans l’étude des sols, pour faire des propositions d’actions à mettre en œuvre, avant que, suite à une requête devant le Tribunal administratif de Nîmes, un expert judiciaire ne soit nommé pour faire la lumière sur les causes de l’insuccès de la pousse du gazon. À sa demande, Idverde produira un devis pour la réfection intégrale du terrain, la chiffrant à 252 000 euros TTC. Dans le même temps, la ville a fait valoir un préjudice sur ses autres terrains, surutilisés pendant ce temps.

Et c’est ainsi qu’on en arrive au protocole d’accord soumis au conseil mercredi soir : Idverde s’engage à réaliser la réfection du terrain à ses frais, les travaux devaient démarrer entre le 20 avril et le 15 mai, et assurera à ses frais aussi l’entretien du terrain pendant un an. L’entreprise va aussi verser 9 231 euros à la commune, soit les frais de l’analyse de sol, et va fournir gratuitement les semences nécessaires à l’entretien des deux autres terrains de football de la commune. Enfin, Idverde versera 2 000 euros au FCV pour l’exercice 2026 en tant que sponsor du club.

Pas de quoi convaincre l’opposition. Ainsi, Morgan Buisson dénoncera « encore un choix hasardeux suite à un appel d’offres », et s’interrogera sur le « delta » entre les 252 000 euros du devis de réfection du terrain et les 500 000 euros dépensés par la commune. L’opposant estimera que le protocole présenté « ressemble davantage à une reddition qu’à un accord équilibré », avant de demander « un audit, de la transparence ». Au passage, il s’étonnera de ce que les travaux aient déjà commencé avant le vote du conseil. L’opposant Florent Lemont soulignera lui aussi l’écart entre la somme avancée par l’entreprise et celle payée par la mairie, avant de poser la question de « la compétence de la société choisie. »

La maire Pascale Bories leur répondra que « les 500 000 euros étaient le montant du marché initial de reprise totale du terrain, de l’ensemble des drains jusqu’au grillage », et que le dernier devis tenait compte « du premier chantier ». Sur la compétence d’Idverde, « il s’agit d’une entreprise nationale, qui entretient le Stade de France et travaille avec des clubs comme Nîmes ou Marseille, explique la maire. Qu’auriez-vous dit si, avec les mêmes problématiques, nous avions retenu une entreprise plus petite ? » Quant au fait que les travaux ont démarré avant le conseil, « eu égard aux délais pour permettre au FCV de récupérer un terrain dans les premiers jours de septembre, il n’était pas possible d’attendre le conseil municipal », s’est défendue Pascale Bories, alors que Morgan Buisson parle d’un « problème démocratique. »

Le protocole a été voté avec trois oppositions et trois abstentions de l’opposition.

Et aussi

Hommages. Le conseil municipal a rendu hommage à Pierre Gruffaz, ancien élu municipal, et Nicole Blayrac, conseillère municipale, tous deux disparus la semaine dernière, respectivement à 86 et 69 ans. Pascale Bories soulignera l’engagement de Pierre Gruffaz, rappelant notamment qu’il a « créé le SIDSCAVAR », qui a depuis fait ses preuves sur les cantons de Villeneuve et Roquemaure, et de Nicole Blayrac, « une combattante toujours prête à défendre cette ville qu’elle aimait tant. » Le conseil respectera une minute de silence en leur mémoire.

Ambiance. Courte, une heure environ, la séance n’en a pas moins été parfois un peu houleuse. Ainsi, lorsque l’opposant et ancien élu de la majorité, Camille Gavazzi prendra la parole sur une délibération technique concernant le Grand Avignon, Pascale Bories se dira « ravie d’entendre la voix de M. Gavazzi », sous-entendant qu’on l’entendait peu, cette voix. Florent Lemont dénoncera des propos « blessants », comme Morgan Buisson, avant que Camille Gavazzi ne se dise « pas blessé » et accuse la maire de « radoter », lui faisant la même réflexion « à chaque fois (qu’il) prend la parole ». La maire finira par affirmer qu’il s’agissait « du jeu du débat municipal ». Les échanges d’amabilités continueront quelques délibérations plus tard lorsque, contredit par Pascale Bories, Camille Gavazzi l’accusera de « perdre la mémoire », provoquant un petit tollé dans la majorité.

Thierry Allard

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