Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 24.12.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 1860 fois

VILLENEUVE Les indemnités du maire et des élus enflamment le conseil municipal

Ce dernier conseil municipal Villeneuvois de l’année n’a pas été le plus calme, loin s’en faut. Une délibération technique, pour ne pas dire confuse, sur la revalorisation des indemnités des élus municipaux de la commune a mis le feu aux poudres.
Vendredi soir, lors du conseil municipal de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un sujet sensible, tant l’exemplarité en politique est devenue, à tous les échelons, un préalable.

Une hausse, mais une baisse !

Alors de quoi s’agit-il exactement ? Ce qu’on a compris de cette délibération c'est que le conseil était amené à se prononcer sur une majoration de l’indemnité des élus de 15 % pour le maire et les adjoints. Le tout en sachant que Villeneuve, qui a récemment perdu son classement de ville touristique, a perdu pour ses élus la majoration de 25 % qui va avec. Sans qu’on sache d’ailleurs pourquoi les élus des communes touristiques sont mieux indemnisés que les autres, soit dit en passant.

Une délibération « malvenue » pour le chef du groupe d’opposition Rassemblement Citoyen, Florent Lemont. Le maire, Jean-Marc Roubaud, lui fera l’explication de texte et de contexte, ajoutant que « l’enveloppe globale baissera de 7 % en janvier », les hausses mises au vote ayant pour fonction « de faire que les pertes soient les plus minimes possibles sur des indemnités loin d’être pléthoriques compte tenu de l’engagement des élus municipaux. »

L’élue PRG du groupe Rassemblement Citoyen, Monique Novaretti, se dira malgré tout « solidaire de la position de Florent Lemont sur cette hausse. » Ce qui aura le don d’agacer le maire : « il n’y a pas de hausse, mais une baisse de 7 % ! » « J’ai bien entendu, mais je persiste à dire que rien ne vous obligeait à faire ce réajustement, d’autant que les trois quarts des délégations sont parties au Grand Avignon », rétorquera celle qui est aussi conseillère régionale. « Visiblement, vous ne connaissez pas l’engagement des élus municipaux, répondra le maire, plus franchement agacé. Leurs indemnités sont beaucoup plus modestes que celles de conseillers régionaux dont certains se contentent de venir pointer de temps en temps. »

Se désolidarisant de ce qui est encore son groupe (voir plus loin), le Communiste Dominique Declosmenil estimera qu’il fallait « respecter les élus », se disant seulement choqué quand ceux-ci « font de l’enrichissement personnel », sans viser cette assemblée, précisera-t-il. Le maire lui répondra que si tel était le cas à la mairie de Villeneuve, il serait « le premier à le savoir. » La délibération sera votée avec trois voix contre, soit le groupe Rassemblement Citoyen moins Dominique Declosmenil.

L’opposition déchirée

Un groupe qui ne semble plus exister qu’en théorie. Preuve en est le rocambolesque épisode des questions orales de fin de conseil, dont le groupe d’opposition, et particulièrement Dominique Declosmenil, est friand. Cette fois-ci, le groupe Rassemblement Citoyen en a fait parvenir deux au maire, et le Communiste trois, sachant que le règlement intérieur en autorise trois par groupe et par séance. « J’en ai reçu deux du groupe Rassemblement Citoyen. M. Declosmenil je répondrai aux vôtres par écrit », lancera Jean-Marc Roubaud à l’heure des questions orales, en respect du règlement intérieur. De quoi faire sortir de ses gonds le communiste auquel le maire répondra : « il y a un groupe ou pas ? Les questions doivent être transmises par le président du groupe », en occurrence Florent Lemont.

Le communiste accusera le maire d’« esquiver le débat de fond », avant que l’édile ne repose une question de plus en plus pressante : « y a-t-il un groupe ou pas ? Il faut m’informer ! » D’après nos informations, cette situation née du ralliement de Florent Lemont à En Marche ne devrait pas s’éterniser.

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Vers une délégation de service public à la tour Philippe-le-Bel : la Ville souhaite créer « une animation culturelle et patrimoine tournée vers les nouvelles technologies et organisée sous forme d’un jeu » dans la salle du deuxième étage de la tour. Pour ce faire, elle souhaite mettre en place une délégation de service public. Florent Lemont regrettera à cette occasion « les directives floues » de la commune et proposera de concevoir cet espace « en collaboration avec des étudiants et des juniors entreprises. » Le maire jugera sa suggestion intéressante, tout en revendiquant le côté ouvert des directives. Dominique Declosmenil, « contre les DSP par principe », tiquera sur la durée de ladite DSP, définie dans la délibération comme « 6 à 9 ans. » « Il ne faut pas rester dans des dogmes du siècle passé, rétorquera Jean-Marc Roubaud. Quant à la durée, il y a des investissements importants à faire, il faut que le porteur de projet puisse les amortir. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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