Sur cette affiche, ce portrait de la torera Conchita Cintrón, à la brou de noix et à l'encre, c'est la femme qui est à l'honneur bien sûr mais pas seulement. Une torera, une déesse blonde dans un monde masculin qui regarde dans la bonne direction, celle de l'avenir encore radieux de cette tradition qui malgré les tempêtes et stars du petit écran, a de beaux jours devant elle. Cette oeuvre nous remplit d'émotion certes. Elle nous emporte surtout vers un horizon de liberté. Comme celle dont a bénéficié l'artiste nîmoise pour apporter un peu de douceur dans cette période si violente. En mettant à l'honneur Conchita Cintrón, Nicole Bousquet a fait aussi le choix de marquer comme une trace indélébile une époque. Une certaine époque où la rejoneadora s'imposait au centre des arènes. Jusqu'à transmettre le flambeau à Marie Sara un certain 21 septembre 1991 à Nîmes, lors de son alternative. Sur la toile, la torera semble sereine, figée dans le temps. Les légendes ne meurent jamais. Une toile unique qui trouvera certainement des détracteurs. L'art est subjectif. Mais comment ne pas saluer l'audace de la Ville et de son adjointe à la Culture d'avoir imaginé une proposition si touchante ? Par les dix petits doigts d'une Nîmoise si talentueuse. Peu de femmes jusque là ont eu la chance de pouvoir s'exprimer sur une affiche de feria de Nîmes. Elle doit être à peine la troisième... Elle est certaine désormais, Nicole Bousquet, d'ouvrir la voie à tous les possibles...