GRAND AVIGNON Avec « D’un matin de printemps », Emilio Calcagno joue avec les codes de la danse
Le chorégraphe Emilio Calcagno, directeur du Ballet de l’Opéra du Grand Avignon, proposera les 29 et 30 octobre « D’un matin de printemps », nouvelle production de l’Opéra.
Emilio Calcagno aime prendre des risques, refuse le confort. Ce fut le cas l’année dernière avec la création de « Storm » dès son arrivée à la tête du Ballet, « une création presque à l’aveugle », dit-il. Un succès : le spectacle à la scénographie originale, la scène et les danseurs étant balayés par un grand ventilateur, a fonctionné et va être joué en Italie puis à Paris, au Cent Quatre, dans les prochaines semaines et les prochains mois, puis à la Scala Provence lors du prochain Festival d’Avignon Off.
Pour cette nouvelle saison, « le fil conducteur c’est la musique », avance le chorégraphe. C’est le cas pour la création de cette année, « D’un matin de printemps », avec côté musiques du Debussy, Fauré, Satie, Ravel, Messiaen et Lilli Boulanger, une des rares compositrices du XIXe siècle qui donne son titre au spectacle. « Ce sont des musiques auxquelles je ne me serais peut-être pas frotté si je n’étais pas à l’opéra », commente-t-il. Et ces compositeurs classiques, interprétés par l’Ensemble Ouest, seront reliés par la musique électronique de Matteo Franceschini.
« On passe d’une musique à l’autre », avance le chorégraphe, qui le revendique : « ça m’amuse de jouer avec ces codes. » Les codes de la musique, mais aussi ceux de la danse, entre classique et contemporain. Un spectacle conçu comme des tableaux « dont chacun suggère quelque chose, il faut se laisser emporter », affirme-t-il. Abstrait ? « Pas tant que ça », estime Emilio Calcagno, qui toutefois affirme que « le spectateur n’a pas besoin de toutes mes clés, je ne suis personne pour lui imposer ça. »
Après les grands ventilateurs, place cette fois à un miroir de douze mètres qui doit « donner l’impression parfois d’avoir deux fois plus de danseurs sur scène », avance le chorégraphe, qui a truffé sa nouvelle création de références à la danse contemporaine des années 1980, « une danse saccadée faite de ce qu’on considère aujourd’hui comme des clichés, avec un côté kitsch, voulu, que Matteo Franceschini a aussi travaillé dans sa musique. » Une création montée avec un Ballet largement renouvelé, comptant sept nouveaux danseurs sur quatorze.
« D’un matin de printemps », création 2022 du Ballet de l’Opéra du Grand Avignon, chorégraphe Emilio Calcagno, le samedi 29 octobre à 20 heures et le dimanche 30 octobre à 16 heures à l’Opéra du Grand Avignon.
Thierry ALLARD
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