Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 29.01.2024 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 3 min  - vu 320 fois

L'INTERVIEW Amélie Casasole (théâtre de Nîmes) : "La 35e édition du festival flamenco sera très différente"

Amélie Casasole

Amélie Casasole, directrice du théâtre de Nimes.

- Photo : Yannick Pons

La 34e édition du festival flamenco a tiré sa révérence le 20 janvier dernier après 10 jours de spectacles, d'ateliers, d'expositions etc, autour de cet art populaire de grande tradition. Amélie Casasole, directrice du théâtre de Nîmes, fait le bilan de l'événement qui a réuni cette année quelque 9 500 spectateurs. Interview.

ObjectifGard : En termes de ressentis, quel bilan dressez-vous de cette 34e édition du festival flamenco, la première pour vous en tant que directrice du théâtre de Nîmes ? 

Amélie Casasole : J'ai l'impression d'une très belle dynamique. C'est vrai que c'est un marathon, on enchaîne beaucoup de spectacles, de rencontres, c'est ce qui fait la saveur de ce rendez-vous. On a vraiment l'impression d'un voyage dans sud de l'Espagne pendant dix jours. Cet enchaînement de propositions fait qu'on est vraiment plongé dans le flamenco, un peu en dehors du temps. Quand on fait un festival sur une discipline en particulier, c'est vraiment important d'avoir un conseiller artistique qui soit spécialiste de celle-ci, en l'occurrence Chema Blanco (directeur de la Biennale de Séville et producteur, Ndlr), d'avoir quelqu'un à la pointe de cet art. Mon rôle consiste à mettre en oeuvre, d'orchestrer la rencontre avec le public et de construire l'événement culturel. Cette année, on a voulu être dans l'exigence artistique tout en ouvrant cette rencontre au plus grand nombre, afin de proposer un vrai moment populaire au sens noble du terme. Et je pense que le nombre de spectateurs, 9 500 personnes (spectacles et actions culturelles, Ndlr) et leur enthousiasme après chaque spectacle, démontrent que nous avons réussi notre pari. 

Marie Julliard a réalisé, en plus de l'affiche officielle de la 34e édition du Festival Flamenco, une exposition intitulée "Les pas dansants" vue par un peu plus de 1 000 personnes. • Stéphanie Marin

Quel événement vous a particulièrement marqué ?

C'est difficile, il y a eu de nombreux temps forts. Toutefois, nous avons eu la chance d'avoir en création mondiale, la dernière pièce de Paula Comitre (Après vous, madame, Ndlr), l'étoile montante du flamenco. C'est une artiste dont on parlera vraiment dans les années à venir. Les personnes présentes dans la petite salle de l'Odéon ont vécu un moment très fort. Et puis, côté chant, on a eu la chance d'accueillir Jésus Méndez, un immense chanteur gitan. Son récital était magnifique, très émouvant. Quelques jours avant, nous avions eu Israel Fernàndez qui est une vraie star. Il a fait venir des gens de toute la région, certains ont fait des heures de route. C'était là encore très émouvant de voir toute la communauté gitane du sud mobilisée pour le voir sur scène. Le théâtre était archi-complet, le moindre strapontin n'était plus disponible. 

Israel Fernàndez et Diego del Morao. • Sandy Korzekwa

Quelles sont les perspectives, les axes de réflexion pour la prochaine édition. Vous avez déjà parlé d'ouvrir davantage ce festival sur la ville...

Effectivement, d'autant que nous célèbrerons les 35 ans du festival. Donc on veut vraiment mettre un coup de projecteur sur cette édition et à cette occasion la partager avec le plus grand nombre et permettre à tous les Nîmois d'être en contact avec le flamenco. L'objectif est de développer "le hors les murs", et qu'il y ait des accès gratuits dans des lieux extérieurs au théâtre de Nîmes, un peu insolites même. On s'est déjà mis au travail pour concocter cette 35 édition laquelle sera très différente de ce qu'on a pu faire jusqu'à présent. 

>> À relire : NÎMES. Paula Comitre et David Coria : la fougue du flamenco

Un exemple de lieu insolite ?  

Non, je risquerais de me faire taper sur les doigts par mes collègues ! Mais l'idée, serait de permettre aux Nîmois de croiser nos stars du flamenco, dans divers endroits, comme un cadeau, qu'il y ait de petits spectacles qui leur soient offerts.

On vous sait plutôt sensible, de par votre expérience, aux spectacles jeune-public. Cette piste sera-t-elle également exploitée à l'avenir ? 

Complètement, on y travaille aussi pour la saison prochaine. On voudrait offrir un spectacle jeune-public aux écoles et aux familles. Il y en a déjà eu dans le passé, mais ça n'a jamais été systématique. C'est un axe que j'aimerais vraiment développer. Cette année, nous avons proposé une conférence dansée au lycée Daudet, qu'on aimerait réitérer dans d'autres lycées afin que les jeunes soient vraiment en lien avec ce qui se passe au niveau culturel dans leur ville, que ce soit une porte d'entrée pour approcher cette culture et mieux en comprendre les tenants et les aboutissants.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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