ÉDITORIAL « Zéro enfant à la rue » : promesse non tenue jusqu'à quand ?
Comme si la rentrée n'était pas dans quelques jours à peine...
Dormir à la belle étoile. Certains en rêve, d'autres ont réalisé ce fantasme. Pour d'autres encore, des gamins, quelques milliers, c'est malheureusement une réalité quotidienne. Près de 2 000 d'entre eux contraints de dormir à la rue faute de places d'hébergement d'urgence disponibles ou adaptées. Chiffres en constante augmentation selon le baromètre « Enfants à la rue » de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et de l’UNICEF France qui ont mené l'enquête sur un nombre de personnes différentes ayant fait une demande d’hébergement au 115, sur une journée, le 21 août dernier, en comparaison à l'année dernière. Au regard du bassin de population, c'est l’Île-de-France qui compte le plus grand nombre de demandes d’hébergement non pourvues, soit 1 598 familles. La situation est également tendue en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Hauts-de-France mais aussi en Occitanie avec 314 familles sans abri après avoir sollicité le 115. La typologie des personnes concernées par cette situation extrême a aussi évolué. Avec une augmentation de la proportion de femmes seules avec enfants. Des données qui corroborent les études de l'INSEE en 2018 qui montraient que 41 % des enfants mineurs vivant en famille monoparentale étaient au-dessous du seuil de pauvreté contre 21 % de l’ensemble des enfants. Comme si la rentrée n'était pas dans quelques jours à peine, les solutions proposées à l'heure actuelle sont pour la plupart temporaires et ne répondent pas au besoin durable rappelle l’UNICEF. Alors la solution ? Laissez à la rue ces enfants dans un environnement souvent hostile ? Certainement pas le meilleur moyen pour appréhender sereinement une scolarité... Comme souvent, on imagine que cela n'arrive qu'aux autres. Il est prudent de rappeler que le contexte économique défavorable depuis des mois et l’inflation galopante mettent sur la paille bon nombre de Français. La preuve : on compte 17 500 expulsions de logement en 2022 contre 12 000 en 2021. Le pire dans cette histoire est à venir. Dans cet accroissement du besoin, on note un recul des financements aux associations qui viennent en aide à toutes ces familles dans le besoin. Et la réduction de la capacité du parc d’hébergement. Espérons que le président de la République qui a rencontré hier l'ensemble des groupes d'opposition à l'Assemblée nationale ait pensé à évoquer le sujet. Pardon, à rappeler sa promesse et son engagement de « ne plus avoir aucun enfant à la rue ». Rien n'est moins sûr.
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