Alors qu'il est appelé, ce mardi en fin d'audience à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, cet Alésien âgé de 54 ans est absent. Pourtant, il a attendu patiemment pendant des heures avant d'aller se promener dans la salle des pas perdus... ou ailleurs près du tribunal.

Quelques secondes après, il apparaît le visage rougeoyant et se dirige la marche pénible pour faire face au tribunal. "Est-ce que vous avez bu monsieur ?", lui demande immédiatement le président du tribunal, Jérôme Reynes. "Ah non ! Pas aujourd'hui', certifie une main sur le coeur et l'autre dans sa poche le prévenu qui comparait pour avoir harcelé sa compagne en septembre 2022.

Une histoire banale d'une séparation, avec l'accusé qui ne supporte pas de perdre la mère de ses enfants. Il a envoyé à son ex-épouse des menaces et messages insultants, des faits qui sont survenus à longueur de journée. Il était en plus en possession d'armes. "Je me suis mal comporté, mais depuis j'ai fait une cure de deux mois", essaie de convaincre le quinquagénaire. Devant une autre explication nébuleuse, le président insiste : "Mais vous êtes sûr de ne pas avoir bu ? Je n'aimerais pas vous faire souffler aujourd'hui, vous pourriez battre votre propre record", ajoute le magistrat qui fait référence au taux d'alcooémie du prévenu le jour de son interpellation, à savoir un taux de 1,54g/l.

"Les faits sont établis et il ne nie pas, bien au contraire", plaide son conseil Maître Alexandre Zwertvaegher. Il n'a jamais fait parler de lui, il faut lui laisser une chance d'autant qu'il travaille comme formateur depuis de nombreuses années". Une plaidoirie entendue car le prévenu est puni à 6 mois de prison avec un sursis simple. Ça s'arrose !