Il n'y a pas eu de miracle, ce mardi après-midi, pour les deux accusés qui comparaissaient depuis jeudi dernier devant la cour d'Assises du Gard. Ils ont écopé pour Dylain Makdoud de la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. L'autre accusé de cette tragique expédition mortelle survenue en juin 2020, écope de 30 ans de réclusion criminelle, une peine assortie de 20 ans de période de sûreté. Les jurés gardois ont rejeté la préméditation et donc l'assassinat. Les deux complices sont donc reconnus coupables " d'actes de torture et barbarie en réunion", et "homicide volontaire"

Une juridiction marquée par la diffusion des images insoutenables d'un jeune homme, frappé et tué presque en direct. Des vidéos diffusées devant la cour d'Assises du Gard et qui ont figé pour l'éternité la souffrance d'un homme. Un des accusés tenait le téléphone et filmait l'agonie de son ami.

Car difficile de sortir après quatre jours d'audience criminelle, de ces vidéos et du supplice de Redwan, 24 ans, parti avec des copains de virée jouer au casino dans la nuit du 4 au 5 juin 2020.  Il a été frappé à la feuille de boucher, avec des dizaines de plaies qui seront retrouvées sur son corps martyrisé. Une jeune victime qui finira par être noyée dans le canal de Bellegarde. 

"La singularité de ce procès, c'est la visionnage des images", déclare en prenant la parole pour un des accusés, maître Aoudia . Son client, Dylain Makdoud, 25 ans, baisse la tête depuis le premier jour d'audience dans le box. Comment imaginer que cet homme,"frêle", "chétif", se soit déchaîné contre Redwan qui était selon ses propos son "meilleur ami". 

 Pour le second accusé, William de Campos, 27 ans, contre lequel la même peine de perpétuité avec 22 ans de sûreté été requise la vieille,; le système de défense est différend. " Le simple fait d'être le témoin, d'assister à cette scène d'horreur, c'est ça la menace", plaide maître Perrien. " Il n'a pas su comment réagir". "William de Campos avait un travail, il ne voulait pas être là. Moi même je ne sais pas comment j'aurai réagi à sa place, face à ce déferlement de violences émanant de Makdoud", poursuit l'avocate nîmoise qui défend l'autre accusé avec Me Jean-Faustin Kandem.