Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 11852 fois

AU PALAIS « À Beaucaire, les agents se prennent pour des cow-boys », accuse le prévenu

Maître Julie Stenger-Daquin défendait les intérêts de Gaspard. Photo Tony Duret / Objectif Gard

En fin d'après-midi, le 11 février dernier, Gaspard a été contrôlé sans masque et en possession d'herbe de cannabis. Mais le trentenaire n'est pas du genre à se laisser faire et surtout pas par les forces de l'ordre. 

« C'est une scène inouïe qu'ont eu à connaître les policiers de Beaucaire, une scène qui a duré 6-7 minutes... », explique le procureur Patrick Bottero. Et 6-7 minutes avec un Gaspard « dans un état second », comme l'indique le représentant du ministère public, c'est très long.

Ce jeudi 11 février, vers 17h50, Gaspard est contrôlé par la police municipale de Beaucaire parce qu'il porte son masque dans le cou. Sa fouille à corps permet de retrouver dans ses affaires un pochon de 3 grammes d'herbe de cannabis. Mais le contrôle ne plaît pas à Gaspard. Il s'énerve, le ton monte et le trentenaire devient ingérable. Il frappe les policiers, parvient à s'emparer de la bombe lacrymogène d'un des fonctionnaires et les gaze allègrement. Il fuit et se réfugie dans une boulangerie sous l'œil de clients stupéfaits avant de se faire interpeller tout en menaçant et insultant les policiers.

"C'est la policière qui m'a traité de gros porc"

Mais ça c'est la version des policiers, bien éloignée de celle de Gaspard qui n'est pas vraiment conforme aux images de vidéosurveillance de la commune. Peu importe, le trentenaire s'entête et a réponse à tout. La drogue qu'il avait sur lui ? « Je ne fume pas. C'était la première fois que je comptais essayer pour calmer une douleur parce que j'ai été mordu par un chien », répond-il. Les violences sur les policiers ? « C'est pas vrai. Ils mentent, ils cachent les preuves. Ils ont commencé à me gazer. Ils ont employé la manière forte. Ils n'arrêtaient pas de me taper ». Et les insultes ? « C'est la policière qui m'a manqué de respect et traité de gros porc ». Bref, ce père de trois enfants au RSA est innocent.

Quand le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Michel Perez, lui rappelle qu'il a quatre condamnations dont au moins une pour outrage, il soulève que c'est parce qu'on lui a « sali son dossier ». Il poursuit à l'attention du président : « Allez-y à Beaucaire, vous marchez dans la rue et vous verrez que les agents se prennent pour des cow-boys ».

C'en est trop pour le procureur qui demande au tribunal de « faire preuve de la plus grande sévérité ». Lui requiert 3 ans dont 1 an avec sursis et une interdiction de séjourner dans le Gard pendant 3 ans. « La peine demandée par le procureur me paraît lourde », intervient maître Julie Stenger-Daquin qui suggère une peine intégralement assortie du sursis, qu'elle estime « plus adaptée ». À l'issue du délibéré, le tribunal condamne Gaspard à 6 mois de prison aménageable avec le port d'un bracelet électronique.

Tony Duret

Tony Duret

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