Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 18.12.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 376 fois

AU PALAIS L’entreprise des pompes funèbres arnaquait ses clients

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

C’est une entreprise familiale qui a pignon sur rue. Installée dans une commune proche de Nîmes son patron peut se valoir d’une sacrée expérience. Imaginez un peu, dans la famille on est croque mort de père en fils depuis 1907. Un savoir-faire mis en valeur sur le site internet de la société qui n’hésite pas à mettre en avant « une activité riche en contacts humains : la personne que j’accompagne vers le cimetière est souvent quelqu’un que je connais bien, ou le parent d’un ami chez qui j’ai mangé, où j’ai été accueilli comme un membre de la famille », explique de façon à émouvoir le site de l’entreprise de pompes funèbres. Une structure et son patron qui avaient rendez-vous avec la justice jeudi, au tribunal correctionnel précisément pour « des pratiques commerciales trompeuses ». C’est l’association de consommateurs « UFC que choisir » qui a levé le lièvre et s’est constituée partie civile.

Car le patron de l’entreprise qui joue l’amitié et la proximité n’a pas hésité à surfacturer toujours en sa faveur de 10%, « les prestations d’enterrements à des gens qui sont dans la souffrance et qui ne regardent pas les factures », estime la représentante du Parquet de Nîmes… Elle ne croit pas au système de défense du croque mort en chef qui joue sur le registre de la négligence, les nombreuses « anomalies » constatées par « les fraudes » qui sont venues frapper à sa boutique.

Un chef d’entreprise qui faisait payer une taxe municipale aux familles du défunt alors que la taxe n’existait pas ! Parfois il facturait des toilettes mortuaires pour des dames qui étaient encore en vie ! « Vous déclariez 3 porteurs alors qu’il n’y en avait que 2, vous preniez votre pourcentage sur les parutions d’avis de décès dans le journal », décrypte la vice-procureure.

« Comment qualifiez-vous votre gestion ? », interroge le président du tribunal correctionnel.

« De très légère, d’inexistante. Et puis vous savez les lois c’est compliqué, on nous en pond une tous les matins alors c’est difficile de suivre les règles », répond du tac au tac le prévenu qui essaie de jouer la sincérité.

« Vous avez 48 anomalies sur 17 factures contrôlées et lorsque vous venez à la barre vous dîtes la réglementation va trop vite. Mais lorsque vous déclarez plus de porteurs de cercueil qu’il n’y en a ce n’est pas des problèmes de réglementation ça », dénonce la vice procureure qui fait plier le chef d’entreprise.

Un patron de société qui parvenait à toucher en moyenne 360 euros de plus par enterrement sur une facture moyenne de 1 500 euros. « Sur une année, ce que vous touchez en plus peut être estimé au salaire annuel d’un salarié moyen », accable le Parquet de Nîmes.

« Je le connais depuis très longtemps, il n’est pas malhonnête. Il aime son métier et il fait ça en essayant d’aider les gens qui sont dans la peine même s’il y a des imperfections dans la gestion de son commerce » estime son conseil.

Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné sa société à 10 000 euros d’amende et le chef d’entreprise devra débourser en plus 3 000 euros à titre personnel. L’association "UFC que choisir" recevra elle, 2 500 euros de dommages et intérêts.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

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