NÎMES Il appelle les pompiers pour les menacer avec un couteau
photo illustration/ Objectif Gard
Au départ, les pompiers arrivent toutes sirènes hurlantes pour sauver un homme qui menace de se suicider. Nous sommes, le 16 août dernier, dans un appartement de l'avenue Kennedy à Nîmes. Il est 22h15 et lorsque les pompiers pénètrent dans l'immeuble, ils ne trouvent pas le malade. Ils sont guidés par des cris d'un homme en détresse. Mais là, caché sur un palier, l'homme qui appelait au secours attend un couteau à la main prêt à en découdre pour une obscure raison. Lors de l'audience au tribunal correctionnel de Nîmes, où il comparaissait lundi après-midi pour les "violences sur des personnes chargées d'une mission de service public", l'homme est peu bavard et ne parvient pas à expliquer son geste et son attitude. Pourquoi a-t-il appelé les soldats du feu ? Pour quelle raison les attendait-il avec une arme?
"Je ne me souviens de rien, j'avais trop bu", déclare à peine audible le prévenu peu prolixe. "Je n'ai aujourd'hui de la part de ce monsieur aucun regret, aucune excuse... Vos difficultés personnelles ne justifient en rien votre comportement, tonne le vice-procureur Alexandre Rossi. Au niveau du Parquet de Nîmes, à chaque fois qu'il y a une agression à un corps constitué, comme les pompiers par exemple, c'est au minimum une convocation au tribunal correctionnel ou une comparution immédiate. On ne laisse jamais passer ce genre d'attitude ", affirme le représentant du parquet de Nîmes.
Ce soir-là les pompiers ont tout de même transféré l'homme violent aux urgences du CHU. Lorsqu'il a été pris en charge dans l'établissement hospitalier, il a fallu le ligoter sur un lit pour procéder à des soins. "Normalement on appelle les pompiers car il y a un besoin d'aide, un problème médical," souligne Me Caroline Favre de Thierrens, conseil des 3 sapeurs victimes et du Sdis qui se constitue systématiquement partie civile pour ses salariés. "Maintenant on appelle les pompiers pour en découdre, pour les agresser, ils sont devenus une cible, en tout cas ils ont ce sentiment", dénonce l'avocate nîmoise.
Le prévenu a écopé de 4 mois de prison avec un sursis et une mise à l'épreuve de 18 mois qui l'oblige à se soigner. Les 3 pompiers et le Sdis du Gard obtiennent en outre chacun 300 euros de dommages et intérêts.
Boris De la Cruz