NÎMES La femme de ménage et les 100 000 euros cachés dans ses placards

JUSTICE. Elle demandait son contrôle judiciaire après plus de 6 mois de détention provisoire pour "trafic de drogue" et "non-justification de ressources".
« Elle dit depuis son interpellation et confirme dans la procédure, qu’elle a été obligée de faire la nourrice et qu’il n’y a eu aucune contrepartie », plaide Maître Philippe Rey pour une jeune femme de 25 ans. « Peut-on imaginer une femme de ménage qui se lève à 4h tous les matins se livrer au trafic de stupéfiants? Si elle avait gagné autant d’argent dans le trafic elle ne se réveillerait pas aussi tôt pour faire ce boulot », complète l’avocat nîmois devant la chambre de l’instruction de Nîmes qui doit dire si elle place sous contrôle judiciaire la mise en examen.
L'avocat nîmois défend une jeune femme célibataire qui vivait chez sa maman avec ses jeunes sœurs au quartier de Pissevin, au moment de son interpellation. « Une proie facile pour les réseaux, certaines proies n’ont pas le choix dans ces quartiers. Si elles ne le font pas, si elles n’aident pas les caïds, elles sont en danger de mort et leur famille aussi », estime Me Rey.
Dans les faits sa cliente a fait l’objet d’une descente de police avec un chien spécialisé en stupéfiants qui a marqué la porte de l’appartement d’un immeuble de Pissevin. À l’intérieur dans la chambre de la jeune femme il y avait plus de 2 kilos de cocaïne, un produit caché dans les placards. Elle dit qu’elle faisait la nourrice, mais la justice depuis cette interpellation du 22 octobre 2024 a décidé de la placer en détention provisoire. Si elle a reconnu son rôle de nourrice, elle refuse de donner les noms des « trafiquants », « par peur des représailles » selon son conseil.
La cour d’appel de Nîmes a suivi les réquisitions de l’avocat général, Dominique Sié, en confirmant le maintien en détention de la mise en examen dans ce dossier de « trafic de drogue » et une « non-justification de ressources ». Car en plus des 100 000 euros en valeur marchande de stupéfiants retrouvés dans sa chambre, elle avait en sa possession de nombreux vêtements, sacs et chaussures de marque... Des objets qui ne seraient pas compatible selon l’enquête avec le traitement modeste d’une femme de ménage.