NÎMES Le père de famille drague et agresse sexuellement une fillette de 13 ans : 4 ans de prison

Jeudi après-midi, le tribunal correctionnel de Nîmes a longuement étudié une affaire d’agression sexuelle commise par un homme de 38 ans sur une adolescente de 13 ans.
En novembre 2017, sorti de prison depuis quelques semaines, l'accusé fréquente assidûment un bar à chicha de la rue de la République, à Nîmes. Un soir, il aborde une jeune fille qui habite le quartier. Ils se plaisent mutuellement. Problème : cette dernière est âgée de 13 ans alors que l'homme en a 38…
Commence alors une étrange relation entre une collégienne subjuguée et un père de famille qui se rajeunit en prétendant à sa conquête qu’il n’a que 25 ans. Ils échangent plus d’un millier de message sur les réseaux sociaux et, à la demande de ce nouveau compagnon entreprenant, la jeune fille finit par lui envoyer une dizaine de photos dévoilant son intimité.
Le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera, s’étonne qu’une telle relation ait pu voir le jour : « Vous aviez quasiment trois fois son âge », rappelle le magistrat. Le prévenu, loquace, jure qu’il ignorait l’âge de sa belle, mais ne s’attarde pas trop sur ce point embarrassant : « J’ai cédé à la tentation. Je me sentais comme un gamin. J’ai été con et ridicule. J’ai fait n’importe quoi », explique-t-il.
Si ce début de relation ne fait pas débat entre les deux parties, la suite est plus problématique. L’adolescente accuse le prévenu de lui avoir imposé au moins deux rapports sexuels sous la menace. Selon ses dires, si elle n’avait pas cédé à ses avances, il aurait envoyé les photos compromettantes à sa mère. L'accusé est outré. Il veut bien reconnaître « une main aux fesses », mais jure qu’il n’a jamais eu la moindre relation intime avec sa jeune partenaire.
La science conforte ses propos puisque du sperme a bien été retrouvé dans les sous-vêtements de l’adolescente, mais il ne s’agissait pas du sien. La jeune femme, présente à l’audience et délicatement interrogée par le juge, est incapable de l’expliquer. « Cela rend votre position inconfortable », commente sobrement Jean-Pierre Bandiera.
6 à 7 ans de prison requis
Quand il aborde la personnalité de l’accusé et son parcours judiciaire riche de 22 condamnations, le président s’arrête sur une histoire ancienne d’extorsion de fonds pour laquelle il avait été condamné. Cette fois-là, il avait eu une relation sexuelle avec une voisine (majeure) qu’il avait filmée pendant l’acte et dont il avait menacé de diffuser la vidéo si elle ne lui donnait pas de l’argent.
« Le mode opératoire est identique. Je décris un processus qui se répète dans le temps », explique le juge à l’accusé qui se plaint que l’on ressorte de vieux dossiers. D’ailleurs, tout au long de cette audience, il se sera souvent apitoyé sur son sort, expliquant qu’on ne lui a « jamais tendu la main » et que si on l’avait « soigné dès le début on n’en serait pas là » faisant référence à un viol dont il a été la victime à l’âge de 15 ans.
« Vous êtes sans cesse dans la victimisation », lui répond maître Marion Touzellier, l’avocate de la partie civile qui poursuit : « Ma cliente, qui a été manipulée par cet homme, aurait apprécié une reconnaissance des faits et des regrets sincères ». Le procureur, Stanislas Vallat, lui, requiert 6 à 7 ans de prison avec mandat de dépôt.
Un quantum que maître Philippe Expert, qui défend l'accusé, compte bien faire baisser. « Il y a, à l’évidence, un énorme mensonge dans ce dossier. Les relations sexuelles, on les a inventées. On a menti », dénonce-t-il avant de décrire son client comme « un grand dadais juvénile ». Le tribunal estime qu’il est un peu plus dangereux que la sympathique description faite par son conseil et le condamne à 4 ans de prison dont un an avec sursis probatoire pendant 2 ans, une obligation de soins et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il ne pourra plus entrer en contact avec sa victime à qu’il devra verser 3 000€ pour son préjudice moral.
Tony Duret
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