Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.03.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 8858 fois

NÎMES Vous avez un message… du pervers sexuel

Photo d'illustration

Cédric a déclaré à un psychiatre qu’il voulait être « vu comme un pervers sexuel », ce qu’il a plutôt bien réussi devant le tribunal correctionnel de Nîmes où il était jugé hier pour « harcèlement sexuel » et pour l’envoi de « messages malveillants ».

Avec huit condamnations - dont trois pour des faits similaires - et quatre ans de prison derrière lui, le profil de Cédric inquiète fortement le tribunal. Ce trentenaire, originaire du Nord de la France, a posé ses valises dans le Gard, à Sommières, en octobre 2020 avec sa compagne. Dès qu’il se retrouve seul, dès qu’il a bu de l’alcool ou consommé des stupéfiants, il dérape complètement comme il l’a expliqué au président du tribunal correctionnel de Nîmes, Brice Barbier : « J’harcèle en permanence jusqu’à ce que la victime réponde. Ça me provoque de l’adrénaline ».

Dans ce dossier, il a envoyé des dizaines et dizaines de messages salaces, des photos de son sexe en érection ou des vidéos de la même teneur à cinq victimes. Cinq femmes de son environnement hormis une coiffeuse trouvée au hasard dans l’annuaire. Plus inquiétant encore, si tous ces messages sont restés virtuels – ce qui n’empêche toutefois pas de traumatiser les victimes -, Cédric a franchi un cap en se rendant chez une femme médecin. Dans son cabinet, il a prétexté un problème aux testicules pour dévoiler son sexe… en érection.

« On a l’impression que la pulsion que vous avez est totalement incontrôlable », constate le juge. « Oui, c’est ça. C’est une maladie. C’est pour ça que j’aimerais mettre en place une castration chimique », répond naturellement l’accusé qui avance un début d’explication à son comportement par un viol intrafamilial dont il aurait été victime dans son enfance.

« Progressivement, il passe de l’autre côté de l’écran », s’inquiète la procureure, Estelle Meyer, qui requiert 4 ans de prison dont 2 avec sursis assortis d’une obligation de soins et l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes. « La détention n’est pas adaptée. Il a besoin d’être soigné », lui répond maître Camille Alliez qui suggère plutôt pour son client un long sursis probatoire avec des soins et une formation.

Le tribunal coupe la poire en deux. Il condamne Cédric à 3 ans de prison dont un an avec sursis probatoire pendant cinq ans, une obligation de soins, une interdiction d’entrer en contact avec les victimes et d’exercer une activité en lien avec des mineurs. Un précédent sursis de deux mois est également révoqué. Il devra enfin verser 1 000€ de préjudice moral à l’une des victimes.

Tony Duret

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