Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 27.03.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 863 fois

ALÈS Football et rugby, les clubs alésiens jouent leur survie

Les deux équipes, avant dernière de leurs classement respectifs, doivent se déployer pour espérer se maintenir, l'une en National 2, l'autre en Fédérale 3. 

- Photo gauche OAC / Photo droite RCC. Droits réservés.

"Nous ne sommes pas à notre place". Ces mots proviennent à la fois de l'entraîneur de l'OAC, Hakim Malek, il y a quelques semaines, comme du co-président du RCC, Sébastien Baptiste. Pour le Rugby Club Cévenol, l'enjeu est de taille ce dimanche à 15 heures à domicile. Une défaite face à Tournon Tain scellerait leur sort en Régional 1. De son côté, l'Olympique Alès en Cévennes maintient encore un mince espoir de maintien, mais une défaite à Pibarot samedi contre Hyères réduirait considérablement leurs chances de sauver leur saison.

Ce week-end de Pâques pourrait être déterminant. La situation est loin d'être réjouissante pour le Rugby Club Cévenol qui se trouve en difficulté dans une poule très compétitive de Fédérale 3 cette saison. Actuellement positionné à l'avant-dernière place du classement, le club a connu un bref répit en novembre avec une série de trois victoires consécutives, redonnant espoir aux hommes d'Éric Sanchez. Cependant, quelques mois plus tard, en ce mois de mars, l'heure est à l'urgence : seule la victoire compte désormais pour les Rouge et Noir, qui se retrouvent dos au mur. De l'autre côté du Gardon, l'Olympique Alès en Cévennes occupe également l'avant-dernière place en National 2. Sans la moindre victoire en championnat depuis le 7 octobre, le mois d'avril s'annonce décisif pour la suite. Le staff des deux formations cévenols y croit encore, et mathématiquement, il y a de quoi !

L'heure de vérité pour le Rugby club cévenol

Deux matchs. Il ne reste que deux rencontres au Rugby club cévenol pour espérer assurer son maintien en Fédérale 3 - les deux dernières équipes descendent en Régional 1. En remportant ces deux matchs, le maintien serait validé. Et pour cause, celui programmé ce dimanche est un match en retard. Le seul match à domicile parmi ces deux dernières rencontres aura justement lieu ce dimanche, au stade de la montée du Silhol, contre Tournon Tain, une équipe délicate à jouer, en lice pour la deuxième place. À l'aller, Tournon Tain s'était envolé 34 à 6 et Éric Sanchez avait avoué la supériorité de cette formation, c'est dire le défi de taille qui attend le RCC. "Nous allons jouer ce match comme un derby", concède Sébastien Baptiste, co-président du Rugby club cévenol. En cas de résultat favorable, le club de la montée du Silhol se rendra ensuite en Ardèche pour disputer un ultime match contre Le Teil, ventre mou du championnat et n'ayant plus d'enjeu, puisqu'elle a déjà assuré son maintien pour la saison prochaine. De quoi offrir une motivation supplémentaire aux joueurs cévenols. "On a confiance en nous, la tâche sera difficile mais si l'envie et la combativité y est, ça le fera, déclare Valentin Barrel, demi-de-mêlée du RCC. Impossible n'est pas cévenol."

"Je crois aux gars, nous sommes capables du meilleur, comme du pire. J'espère que l'issue sera favorable pour nous."

Sébastien Baptiste, co-président du RCC

Le Rugby Club Cévenol se retrouve donc dans une situation critique, confronté à la nécessité de sauver sa place en Fédérale 3, mais pour quelles raisons ? Cette vulnérabilité découle de plusieurs facteurs, en commençant par une nouvelle stratégie axée sur la jeunesse au sein du club. Cette transition requiert du temps pour que les jeunes joueurs assimilent les méthodes et les tactiques de l'entraîneur. Cependant, la difficulté est également attribuable à une poule de compétition ardue, comme l'a souligné l'entraîneur Éric Sanchez en novembre dernier : "C'est une poule qui est quand même très compliquée."

RCC
Les jeunes licenciés sont de retour en masse au RCC. • Photo DR

Cette saison, le championnat est extrêmement disputé, avec seulement sept points d'écart entre le cinquième du classement et le Rugby club cévenol, qui a disputé une journée de moins. Cette compétition féroce rendait chaque match déterminant. Mais peu importe le sort, le club trouve du réconfort dans "l'unité et l'engagement" de ses joueurs, ainsi que dans la création d'un esprit d'équipe solide. Et de la solidarité il en faudra ce dimanche à 15h15 contre Tournon Tain pour espérer se rapprocher du maintien.

L'OAC au bord du gouffre ?

Peu auraient imaginé l'été dernier que l'autre institution de la ville, l'Olympique Alès en Cévennes, fondé il y a un siècle, se retrouverait dans une telle situation périlleuse en 2024. Pourtant, il est actuellement nécessaire de sortir la calculatrice pour entrevoir une lueur d'espoir quant au maintien du club en National 2 pour la saison prochaine. Nombreux sont d'ailleurs les supporters qui n'y croient plus. "C’est un énorme gâchis, déplore Martial, membre actif du Kop cévenol héritage (KCH). Les facteurs sont multiples, il y a un vrai problème de cohésion d’équipe, aucune âme ne ressort de ce groupe, l’absence d’intervention de la présidence, la non-gestion de l'effectif par la direction sportive... Il faut se faire une raison, nous devons gagner les sept derniers matchs pour espérer se maintenir, ça paraît irrationnel et impossible !" 

OAC
Ce samedi, l'OAC reçoit Hyères, la dernière équipe qu'ils ont réussi à battre en championnat, de quoi se donner espoir. • Photo Louis Valat

Si Martial émet des doutes quant au maintien, c'est principalement en raison des statistiques peu favorables. Cette saison, le club cévenol n'a enregistré que trois victoires sur dix-neuf matchs joués. Pour assurer son maintien, il devra impérativement remporter au moins cinq des sept prochains matchs. Mais la particularité de ces prochains matchs réside dans l'adversité. Chaque équipe que l'OAC affrontera - Hyères, Jura Sud, Toulon, Fréjus Saint-Raphael, Chamalières, la réserve du Toulouse FC, ou encore Bourgoin-Jallieu - représente des concurrents directs qui jouent également leur survie pour la plupart. Les rencontres contre les grosses équipes s'étant déjà soldées par des résultats peu favorables, malgré les performances encourageantes de l'équipe, il s'agit alors d'aborder les équipes, sur le papier, les plus abordables.

Le prochain rendez-vous, prévu samedi 30 mars à 18 heures au stade Pibarot, contre Hyères, en match décalé de la 18e journée, offre une opportunité de se relancer dans ce sprint final. Les retours de Joris Correa et de Jeffrey Assoumin, plus récemment, ainsi que les suspensions bientôt purgées de Jérémy Balmy et Ryad Nadifi, renforceront l'effectif dirigé par Hakim Malek, qui pourra compter sur tous ses hommes, à l'exception probable de Sofiane Jdaini, victime d'une pubalgie. Pour espérer une issue similaire à la saison passée l'OAC devra donc tout donner.

Des enjeux extra-sportifs

Les enjeux pour l'Olympique Alès en Cévennes et le Rugby club cévenol, bien que pour ce dernier le niveau n'est pas le même, vont bien au-delà du simple rectangle vert. Dans un Facebook Live diffusé hier soir, le président de l'Agglomération d'Alès, Christophe Rivenq, a souligné que "lorsque l'on est semi-professionnel, le football n'est pas un jeu, il représente l'image d'un territoire, avec une multitude de personnes qui l'aiment et le vivent profondément." Avec une pointe d'exaspération, il a également précisé qu'en cas de relégation, les subventions pour le National 3 ne seraient évidemment pas à la hauteur de celles du National 2. Et oui, les emmerdes ça vole en escadrille... 

Louis Valat

Alès-Cévennes

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