La rentrée économique de Gard Entreprises a pris des airs de conférence universitaire ce jeudi matin. Dès 8h30, l’amphithéâtre de Digit’Alès a accueilli une foule d'entrepreneurs et d'entrepreneuses du bassin alésien. Ils sont venus assister à la présentation de l'année par Jean-Pierre de Faria et au cours d'économie de Christophe Rivenq. En ouverture, le président de l'Agglomération d'Alès souligne l'importance des réseaux comme Gard Entreprises dans le soutien et le développement économique d'un territoire. Il explique que ces réseaux, réunissant divers acteurs économiques – chefs d'entreprises, investisseurs, commerçants et industriels – sont « essentiels » pour dynamiser un bassin tel qu'Alès.

Le foncier et l'emploi à la loupe

Les défis du bassin alésien sont ensuite abordés. Le premier problème majeur identifié est l'accès au foncier. Le président de l'Agglomération précise : « Nous faisons face à un manque de terrains disponibles, et les démarches pour les obtenir sont souvent compliquées. » Christophe Rivenq recommande aux entrepreneurs de se dépêcher pour acquérir des terrains avant que des restrictions environnementales plus strictes ne soient mises en place. Il ajoute : « Si vous avez des projets à court ou moyen terme, concrétisez-les rapidement. Nous avons besoin d’infrastructures pour soutenir notre croissance économique. »

Le deuxième défi concerne l'emploi. Christophe Rivenq met en lumière la nécessité d'adapter les formations professionnelles aux besoins du marché. Malgré une baisse générale du chômage, le taux dans le bassin reste au-dessus de la moyenne nationale. Ce paradoxe est dû, selon lui, à un grand nombre d'offres d'emploi vacantes faute de personnel qualifié. Il souligne : « Nous avons un taux de chômage plus élevé que la moyenne, mais il est difficile de trouver des personnes qualifiées. C’est un problème que nous devons résoudre ensemble, nous et vous (les entrepreneurs, NDLR). » Pour Christophe Rivenq, la solution réside dans la réévaluation des programmes de formation professionnelle, tout en rappelant le lancement récent du conseil de l'enseignement post-bac (relire ici). Il appelle à une collaboration renforcée entre les établissements de formation, les entreprises et les institutions locales pour mieux aligner les parcours éducatifs avec les besoins du marché.

« À l’heure actuelle, il y a 350 contrats de travail liés à des formations, allant du CAP au Master, qui restent non pourvus dans le bassin d'Alès. »

Christophe Rivenq

En conclusion, le premier adjoint au maire d'Alès appelle également à une collaboration étroite entre les acteurs économiques et les institutions pour adapter les formations aux besoins du marché de l’emploi. Il demande aux participants de partager leurs attentes : « L’avenir appartient aux territoires à taille humaine, et Alès a des atouts. En travaillant ensemble, nous pourrons valoriser notre territoire et assurer notre prospérité. » Cette prise de parole intervient dans un contexte où Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l'économie, attribuait récemment aux collectivités territoriales la responsabilité du déficit public (relire ici). Christophe Rivenq saisissait ici l'occasion pour réaffirmer l'importance des collectivités territoriales, malgré le manque de soutien des institutions, et plaide pour une prise en compte plus concrète de la réalité économique des territoires. L'union fait la force.