CENDRAS Mort d'Anatole : les riverains rassemblés pour connaître "la vérité"
Ce mercredi 4 janvier, une grosse trentaine d'habitants de Cendras s'est réunie devant la mairie du village en vue de connaître "la vérité" au sujet de la mort d'Anatole, un âne tué après avoir reçu une balle dans la cuisse le 25 décembre dernier. "L'enquete est en cours", assure le maire de la commune, tandis que tous les regards se tournent vers les chasseurs.
Rémy Bonicel n'a pas passé les meilleures fêtes de fin d'année de sa vie. Le 25 décembre dernier, peu après 16 heures et un repas de Noël englouti en famille, le Cendrasien est alerté par un coup de feu tiré à proximité de sa propriété de 3,5 hectares située aux Avignières, au nord de Cendras. Un quartier bordé par la forêt, qui s'est urbanisé ces dernières années. À sa grande stupeur, Anatole, 12 ans, l'un des deux ânes domestiqués qui assurent le nettoyage de son grand jardin, a été touché par un projectile au niveau de sa cuisse. La balle a poursuivi sa route et causé des dommages internes provoquant la mort de l'équidé quelques heures plus tard.
Aussitôt alertée, la gendarmerie de Salindres mène l'enquête. À Cendras, du côté des riverains, tous les regards sont braqués sur la communauté de chasseurs de la commune. Car selon le propriétaire de l'âne abattu, "une dizaine" de personnes aurait entendu des coups de feu le jour de Noël en fin d'après-midi. À l'initiative d'une voisine de la famille Bonicel, un rassemblement était organisé devant la mairie ce mercredi matin. Au grand dam de la grosse trentaine d'habitants présents, la société de chasse cendrasienne n'était pas représentée.
"Nous n'avons pas de revendications anti-chasse", a d'abord martelé la voisine à l'origine du rassemblement. À l'entendre, celui-ci a été organisé en vue "d’initier un dialogue pour trouver des solutions qui conviennent à tout le monde". Autrement dit, travailler à "l'encadrement de la pratique de la chasse" et mettre fin aux battues à proximité des maisons qui semblent s'être multipliées ces derniers temps.
Au point que la plupart des habitants des Avignières ne se sent plus "en sécurité". "Des battues se font au dernier moment sans qu'on soit avertis", regrette Gérard, habitant du village et référent de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Cet amoureux de la nature "aimerait faire stopper la chasse le dimanche", au tout au moins "un dimanche par mois pour commencer" et enfin "pouvoir aller se promener sereinement".
Ce mercredi matin, de manière plus ou moins informelle, le dernier nommé a été désigné comme "représentant" du collectif. Avec lui, une petite délégation de cinq personnes a été reçue par le maire de Cendras, Sylvain André, en marge du rassemblement. Rémy Bonicel n'en faisait pas partie et a eu tout le loisir d'exprimer sa version des faits à la presse locale. "Deux heures avant le tir mortel, les enfants de mes voisins étaient dans le parc des ânes en train de les caresser", rejoue le père de famille. Un moyen de faire comprendre que cet incident non sans gravité aurait pu être encore plus dramatique.
Leur maman, une voisine, s'inquiète davantage : "J'ai l’impression que les autorités attendent que ça soit un adulte ou un enfant qui y passe pour agir !" "Je n’ai rien contre les chasseurs. Je suis bien content qu’ils régulent les sangliers en les tuant car il y en a trop. Mais je regrette qu'ils ne soient pas venus me voir pour s'expliquer contrairement à ce qu'ils affirment sur les réseaux sociaux", assure quant à lui le propriétaire d'Anatole. Et ce dernier d'ajouter : "Anatole était imposant et portait une cloche. Pour le confondre avec un sanglier il en faut ! J’ai peur pour mes enfants et mes petits enfants."
À Cendras, la mort de l'âne a ému tout un village. "Anatole était hyper docile. Tout le monde lui faisait des câlins. Mes enfants ont beaucoup pleuré", témoigne cette même voisine dont les bambins ont participé au rassemblement en brandissant un dessin à l'effigie de l'équidé. "Tout le monde connaissait Anatole", jure Gérard, le représentant du collectif. Une sorte de mascotte que "les touristes venaient voir et caresser chaque été" lorsque l'animal descendait dans son second pré au bas du village.
Mais dans cette commune de 1 800 âmes près d'Alès, cet accident que les riverains attribuent à un chasseur ne serait pas le premier du genre. "Il y a quatre ou cinq ans, j’étais en train de bricoler sur un escabeau et j’ai senti une balle siffler au dessus de ma tête !", raconte le propriétaire d'Anatole. D'autres membres de l'assistance rapportent des évènements similaires.
Dernièrement, le dimanche 1er janvier, soit une semaine après le tir mortel, un nouvel incident a secoué la famille Bonicel. "Des individus ont tenté de faire échapper la deuxième ânesse en dégradant l’enclos", prévient Rémy, un petit bonhomme très apprécié qui ne se connait pas d'ennemis. Canelle, la deuxième ânesse, a été rattrapée de justesse et poursuit ses jours dans un nouveau pré.
Plusieurs pistes à explorer
Après un échange de près d'une heure en mairie, la petite délégation et le maire, Sylvain André, ont fini par sortir, alors que venait d'être entendu un coup de feu lointain en ce mercredi, jour de battue. "Je suis très content de cette rencontre constructive qui s'est déroulée dans un bon état d’esprit", a immédiatement communiqué l'édile cendrasien. Lequel a ensuite résumé le contenu de la réunion : "La première idée, je m’y engage à nouveau, c’est de suivre de manière très serrée l’enquête des gendarmes."
Selon le dernier nommé, la piste des chasseurs de Cendras est "a priori à écarter" car ces derniers chassaient "sur un autre secteur au moment des faits". Aux yeux du maire, plusieurs pistes sont à explorer, dont celle d’un "chasseur isolé" ou celle d’un "gamin" ayant fait "une connerie". "Je vais rencontrer les chasseurs à nouveau. Et puis une autre réunion se tiendra avec vous (les habitants, Ndlr) et en présence des chasseurs pour définir quelques règles afin de bien vivre dans le village", a conclu Sylvain André.
"On serait un bon exemple de collaboration si, à partir de cet accident, on mettait en place des actions constructives", a esquissé la jeune femme à l'origine du rassemblement. Légèrement en retrait, tout en dignité malgré son émotion, Rémy Bonicel a écouté attentivement les mots de chacun. Le propriétaire de l'âne, qui se dit malgré tout "très heureux" dans sa propriété familiale aux Avignières, a l'intention d'acheter un nouvel âne pour apporter de la compagnie à Canelle, une femelle "très malheureuse" depuis qu'elle est seule. Mais dans son cœur et celui des Cendrasiens, personne ne remplacera Anatole...
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