Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 04.05.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 2445 fois

FAIT DU SOIR À Gagnières, Gaëtan et Laetitia font perdurer la tradition du four à bois

Le pain de Léo

Sans transition, après avoir stoppé son activité ce week-end à la Petite Grange, Gaëtan a débuté sa nouvelle aventure dès ce lundi.

- Corentin Migoule

À Gagnières, près de Bessèges, Gaëtan et Laetitia Burette ont repris la boulangerie du village "Au four à bois", laquelle est devenue "Le pain de Léo" ce lundi 1er mai.  

Les Gagniérois ont poussé un "ouf" de soulagement ! Dans cette commune rurale d'un petit millier d'habitants située au nord-est de Bessèges, à la limite de l'Ardèche, la fermeture de l'unique boulangerie du village a été de courte durée. Celle qui s'appelait "Au four à bois" avait fermé après plus de dix ans de bons et loyaux services, au cœur de l'ancienne cave coopérative.

Gaëtan et Laetitia Burette, boulangers de métier et habitants de la commune depuis trois ans, n'ont pas manqué l'occasion quand l'établissement a été mis en vente. Le couple, qui vit à l'étage de la bâtisse, a fait sien ce local spacieux équipé d'un four à bois d'antan. C'est d'ailleurs la présence d'un tel équipement qui a convaincu les époux Burette d'investir dans cette affaire, à l'heure où la crise énergétique a fait mettre la clé sous la porte à bon nombre de confrères.

Le pain de Léo
Sans transition, après avoir stoppé son activité ce week-end à la Petite Grange, Gaëtan a débuté sa nouvelle aventure dès ce lundi. • Corentin Migoule

"C'est sûr que ça a pesé sur notre décision", reconnaît Gaëtan, 38 ans, et quinze ans de boulangerie dans les pattes. En moyenne, le four à bois permet de diviser par cinq la facture liée aux frais de fonctionnement par rapport à un four électrique. Mais les avantages ne s'arrêtent pas là ! "Les gens disent que ça apporte plus de goût", rapporte le trentenaire, qui n'ignore pas que la conservation du pain s'en trouve aussi améliorée.

Pour autant, le charme du four à bois s'apprécie avec son lot d'inconvénients. "Il est capricieux", sourit le boulanger. Et d'ajouter : "C'est lui qui décide." Et ce n'est pas tout ! Il impacte aussi le quotidien de l'artisan en rognant sur ses quelques heures de sommeil. "Sur un four électrique, c'est simple. On arrive à 4h du matin, on appuie sur un bouton et ça se fait tout seul. Là, il faut venir deux bonnes heures plus tôt pour chauffer le four progressivement, sinon il crame le pain", prévient celui qui débarque de La Petite Grange, boulangerie alésienne 100 % bio. 

Une gamme bio, bien que "Le pain de Léo" ne dispose pas de l'appellation officielle, est d'ailleurs proposée depuis le lundi 1er mai, jour de l'ouverture de la boulangerie basée au n°425, rue de la cave coopérative, sur l'axe principal qui relie Gagnières au hameau de Foussignargues à Bessèges. "C'était l'occasion de profiter de cette fête du travail pour se présenter à la population", justifie Laetitia, au lendemain de cette journée qui a généré beaucoup de visites.

LE PAIN DE LÉO
Les locaux au sein de l'ancienne cave coopérative sont spacieux.  • Corentin Migoule

Et pour cause ! Le maintien d'une activité artisanale de ce type au cœur de la ruralité de Cèze-Cévennes est une merveille pour la population qui s'en réjouit. L'annonce de l'ouverture de la boulangerie, partagée sur ses réseaux sociaux par la mairie de Gagnières, a il est vrai généré une vague de soutiens. "Hâte de vous connaître et de déguster ce que vous proposez", a commenté Sylvie. "Super et bienvenue", a écrit Annie, quand Samira a estimé qu'il s'agissait d'une "très bonne nouvelle".

D'autant que Gaëtan et Laetitia ont impulsé un renouveau, en élargissant notamment les plages horaires d'ouverture. Ouverte du mardi au dimanche, le matin de 6h30 à 13h, la boulangerie l'est aussi de 16h à 19h30, ce qui n'était pas le cas auparavant. "Les clients sont contents car ils peuvent s'arrêter en rentrant du travail", savoure Laetitia, qui sait par ailleurs que les difficultés en matières de mobilités ne permettaient pas à tous les Gagniérois de se rendre à Bessèges. 

De la "qualité" et des nouveautés

Le tandem, qui s'est attaché les services d'une jeune vendeuse, défend un travail de qualité avec "du levain naturel" et des matières premières - farine et beurre - "assez haut de gamme". Gaëtan se charge essentiellement de la partie boulangerie, quand Laetitia garnit surtout la vitrine des viennoiseries. Au rayon des nouveautés, une gamme snacking a fait son apparition, tandis que le commerce assure aussi la vente de boissons. "Quand il fait 40° l'été, c'est toujours agréable de s'arrêter pour acheter une boisson fraîche", échafaude le Gagniérois.

Et ce dernier d'ajouter : "On va essayer d'apporter des nouveautés régulièrement pour que les gens ne restent pas sur leurs habitudes." Ce couple de "passionnés" n'a qu'un seul objectif : "Apporter des produits frais aux clients et qu'ils soient contents." Le lundi, jour de fermeture de la boulangerie, "Le pain de Léo" sera distribué à l'épicerie du village située à quelques hectomètres plus au nord, au dessus de la mairie. 

Corentin Migoule

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