Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 14.04.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 4022 fois

LA GRAND'COMBE Un sacré gaillard braque la lumière sur le bodybuilding

Yann Dellachi mesure 1m80 et pèse 88 kilos lorsqu'il est en compétition. (Photo YD / DR)

Yavuz Akan (à gauche), conseiller municipal délégué aux Sports, entend venir en aide à Yann Dellachi, bodybuilder. (Photo Corentin Migoule)

Ce samedi, Yann Dellachi, jeune grand'combien de 19 ans, prendra part à sa première demi-finale des championnats de France de bodybuilding. Une compétition pour laquelle le colosse (1m80 pour 88 kilos de muscles saillants) s'est infligé une impressionnante charge d'entraînement assortie d'une sèche exigeante.

À l'heure où la plupart des bambins de son âge rêvent de faire carrière dans le foot, Yann Dellachi, 10 ans à l'époque, prend part à ses premières séances d'haltérophilie. Trois ans plus tard, alors qu'il n'est encore qu'un pré-adolescent, le Grand'Combien s'inscrit en force athlétique. Ses prédispositions musculaires, auxquelles s'ajoute un sérieux goût pour la rudesse de l'entraînement, l'amènent à décrocher deux records de France et un record du monde WPC (World powerlifting congress) en soulevé de terre.

"Comme j'étais passionné de bodybuilding depuis toujours, l'an dernier, je me suis dit pourquoi pas marquer mon nom dans le culturisme", rejoue celui qui concourt ce samedi en demi-finale des championnats de France IFBB à Biarritz. "Je ne le connaissais pas de manière concrète ce sport. En deux mots, pour le pratiquer, il faut être ingénieur du corps", synthétise habilement Sébastien Migliore, adjoint au maire, qui côtoie "le champion" au centre d'incendie et de secours de La Grand'Combe où les deux hommes sont pompiers volontaires.

150 œufs par semaine engloutis en prise de masse

S'il met volontairement l'accent sur la dimension scientifique de la pratique, c'est que celle-ci ne se résume pas qu'à pousser de la fonte. "Le culturisme, c'est un tiers musculation, un tiers alimentation, un tiers sommeil", prévient Yann Dellachi qui, avec un CAP Bûcheron en poche, partait déjà sur de bonnes bases pour performer dans la discipline.

C'est ainsi que le jeune homme de 19 ans, qui n'a jamais fait appel aux services d'un entraîneur et n'en ressent pas le besoin, s'est documenté pour que ce sport "très mal perçu en France" n'ait plus de secret pour lui : "Je suis un autodidacte de la musculation. J'ai beaucoup appris sur l'alimentation, la biomécanique et l'endocrinologie. Rien n'est laissé au hasard. Tout est calculé au gramme près ! On peut foirer une préparation sur un mauvais dosage de riz."

Et ce dernier de poursuivre : "Le but du culturisme, c'est d'être le plus harmonieux et le plus sec au niveau des muscles au moment du posing en compétition." Pour y parvenir, en plus de ses deux entraînements quotidiens chez Corpeus à Alès, ce fan de Ronnie Coleman et d'Arnold Schwarzenegger pratique des diètes restrictives de plusieurs mois. Car s'il peut monter jusqu'à 115 kilos en période de prise de masse durant laquelle il consomme jusqu'à 150 œufs par semaine, Yann Dellachi établit son poids de forme à 88 kilos. Un chiffre qu'il atteint difficilement, au prix de nombreux sacrifices.

Le rebond glucidique

"En phase terminale de sèche comme en ce moment, je ne mange que du poulet et des asperges. À l'approche d'une compétition, je ne dors pratiquement pas. Il y a la faim qui entre en jeu, et le fait de penser à l'objectif. J'ai des repas la nuit à trois heures du matin car je suis en déficit calorique", explique le culturiste. C'est donc avec impatience qu'il attend l'ultime phase qui précède sa montée sur scène. Puisqu'après de longues semaines de décharge en glycogène, le Grand'Combien gonflera ses muscles via un rebond glucidique à grand renfort de riz, de patate douce et de crème de marron.

Ce samedi dans le sud-ouest, le gaillard espère accéder au podium qui le qualifierait directement pour la grande finale. Ses muscles saillants au niveau du dos et des jambes, ses deux points forts, seront autant d'atouts pour rivaliser avec des adversaires plus aguerris. Parce que l'investissement financier est lourd (une préparation coûte environ 12 000 euros : alimentation, compléments alimentaires, entraînement, déplacements, etc.) sans qu'aucune rentrée d'argent ne soit espérée, la municipalité grand'combienne envisage de "faire un geste" à destination de son futur champion, peut-être via la mise en relation avec des sponsors.

Corentin Migoule

Les éventuels mécènes intéressés pour du sponsoring sont invités à contacter Yann Dellachi au 06.42.13.89.24 ou par mail : yann.dellachi30@orange.fr

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