Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.01.2023 - François Desmeures - 3 min  - vu 983 fois

LE VIGAN Citoyens et élus en réflexion commune pour rouvrir la maternité de Ganges

Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées au Vigan pour élaborer une stratégie de réouverture de la maternité de Ganges

- (photo François Desmeures)

Une petite cinquantaine de personnes se sont retrouvés ce mercredi soir, à la maison de l'intercommunalité du Vigan, pour réfléchir à des actions concrètes afin de faire rouvrir la maternité de Ganges, close le 19 décembre. Si l'indignation face à la fermeture n'a pas disparu, les participants ont souhaité, avant tout, mettre en place des actions concrètes pour attirer du personnel en vue d'une réouverture complète.

Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées au Vigan pour élaborer une stratégie de réouverture de la maternité de Ganges • (photo François Desmeures)

Elle s'appelle Gaïa, un prénom symbole, comme une quintescence de tous les bébs qui l'ont précédée en voyant le jour dans cette maternité. Elle est la dernière née à Ganges, avant fermeture, c'était le 17 décembre. Et le but des participants à la réunion de ce mercredi soir, à la communauté de communes du Pays Viganais, c'est justement qu'elle ne soit pas la dernière, alors que la maternité est officiellement "suspendue" depuis le 19 décembre. 

Suspendue, parce que l'Agence régionale de santé est prête à financer si les conditions de réouverture sont réunies. Suspendue, aussi, parce que le propriétaire, Lamine Gharbi (qui préide Cap Santé), a dit au collectif de soutien et aux élus qu'il était disposé à leur céder le service, y compris au sein de son établissement. Comme solution de remplacement, un centre périnatal de proximité avait été évoqué par l'ARS. Ce qui ne permettait pas, non plus, de rouvrir le centre d'interruption volonbtaire de grossesse, forcément lié à une maternité. 

"Le centre périnatal de proximité n'est toujours pas en place, souligne d'entrée de réunion Bruno Canard, membre du collectif, les conventions ne sont toujours pas écrites. À la maternité, les sages-femmes sont encore là. Le centre périnatal devrait en mobiliser deux, mais les autres sont toujours là." Un centre évoqué dès la réunion du 6 octobre par l'ARS ou Cap Santé.

Parmi les élus présents, à la gauche de Bruno Canard, du collectif pour le maitien de la maternité : Jacques Rigaud (conseiller départemental de Lodève), Régis Bayle (président du Pays viganais et maire d'Ardaillers), Sylvie Arnal (maire du Vigan) et Emmanuel Grieu (maire de Mandagout) • (photo François Desmeures)

"Je pense que Gharbi ne fera rien de plus que ce qu'il a fait", élude Régis Bayle, président du Pays viganais. Et qu'il va falloir qu'on se substitue à lui pour recruter des gynécos et des anesthésistes." Pour ces derniers, la tâche a été rendue difficile : si ceux qui travaillaient à la clinique ont démissionné, leur défection ne vaut que pour la maternité. Ils restent donc sur la polyclinique pour la chirurgie et les urgences. Ce qui enlève le plus gros des revenus d'un éventuel anesthésiste qui souhaiterait travailler à Ganges, maternité comprise. 

"Il faut mettre l'ARS face à ses propos, poursuit Régis Bayle en évoquant le soutien prononcé de l'agence, et que l'ARS et l'État participent à notre opération de communication pour trouver du personnel." "Nous avons aussi un combat à mener contre la désertification médicale, enchaîne le maire de Mandagout, Emmanuel Grieu. Avec la maternité, ce sont deux combats à mener en parallèle." Interrogative, Sylvie Arnal, maire du Vigan, évoque une idée qui sera ensuite reprise par un groupe lors de la réflexion : "Est-ce qu'on ne pourrait pas porter plainte ?" 

Lors des ateliers entre le collectif et les élus avec, de dos, Irène Lebeau, la maire de Dourbies et suppléante du député de la 5e circonscription du Gard, Michel Sala • (photo François Desmeures)

"On s'est fait avoir, concède le conseiller départemental héraultais du canton de Lodève, Jacques Rigaud. Pour moi, Lamine Ghairbi avait déjà programmé la fermeture de la maternité il y a quatre ans." En 2018, Cap Santé avait été préféré à Oc Santé comme acquéreur de la clinique, pour sa dimension plus... humaine. 

En moins d'une demi heure, les groupes appelés à réfléchir ont jeté quelques idées en vrac : vérification sur l'existence d'un contrat de service public ; savoir comment les services de secours traitent actuellement les urgences obtsétriques ; adhérer à la coordination nationale de défense des hôpitaux et cliniques ; passer d'un collectif à une associkaiton pour pouvoir ester en justice ; documenter la situation par des témoignages d'usagers potentiels ; se réapproprier la gouvernance ; que les maires signent des réquisitions de soilgnants en lieu et place de la préfecture, etc. Et surtout continuer d'arpenter les lieux de vie pour expliquer à la population "que la maternité n'est pas fermée, elle est suspendue. Et que ce n'est pas inexorable !", insiste une participante. 

François Desmeures

Alès-Cévennes

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