Après une journée de mobilisation, mercredi 10 septembre, entre le blocage de la RN113, un sitting, et des déambulations dans le centre ancien, une centaine de personnes s'est retrouvée à 20h pour une assemblée générale. L'occasion pour les membres du mouvement "Bloquons tout" de faire le bilan de la journée et de réfléchir aux prochaines actions à mener. À l'issue des discussions, un petit groupe a décidé d'aller "dire bonne nuit", à leurs camarades en garde à vue. Pour rappel, deux personnes avaient été arrêtées au cours de la mobilisation. D'abord un homme, un pompier volontaire âgé de 30 ans, qui a été interpellé sur la RN113 sans ménagement "pour violence envers un policier municipal", d’après la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. Ensuite, un adolescent de 17 ans, arrêté pour "vol dans un véhicule de police."
Peu de temps après leur arrivée devant le commissariat, la vingtaine de personnes a été dispersée vers 22h par le lancement de deux grenades lacrymogènes. D'après les forces de l'ordre, certains manifestants étaient cagoulés et auraient représenté une menace envers les fonctionnaires de police. Un récit que réfutent les manifestants présents sur place. Ces derniers assurent être simplement venu apporter leur soutien à leurs camarades et que personne n'avait le visage caché. Les deux gardés à vue ont finalement été libérés jeudi 11 septembre. D'après les forces de l'ordre, le premier sera ultérieurement convoqué devant le délégué du procureur en vue de poursuites alternatives et le second, mineur, sera quant à lui convoqué devant le juge des enfants au mois de novembre.
Le mouvement s'est poursuivi jeudi 11 septembre dans le parc des ateliers, aux pieds de la tour Luma. "C'est un espace qu'on a eu l'impression de se faire voler par Maja Hoffmann et ses projets. Elle est le symbole des colossales disparités économiques qu'il peut y avoir dans la ville, et de l'accaparement d'Arles par le capital", explique l'une des participantes. La quinzaine de personne a symboliquement planté une banderole avec l'inscription "Maja, malgré tes sous la ville est à nous." Diego, lycéen de 15 ans souligne le caractère pacifique de cette nouvelle action qui a pris la forme d'un pique-nique, et rappelle ses motivations pour poursuivre le mouvement. "François Bayrou a fait un plan d'économie de 44 milliards d'euros ne visant pas ceux qui ont le plus d'argent, alors que ma mère fait deux boulots et qu'on a du mal à payer le loyer et se nourrir", confie-t-il. Alors que la féria d'Arles débute ce vendredi après-midi, l'incertitude plane quant à la suite du mouvement.