Publié il y a 3 h - Mise à jour le 29.10.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 841 fois

LAUDUN-L’ARDOISE La tentative de suicide d’une agente municipale à la mairie était-elle un accident du travail ?

Le 6 mai dernier, au lendemain de la tentative de suicide de leur collègue, une cinquantaine d'agents municipaux s'est réunie devant la mairie de Laudun-l'Ardoise

- Archives Erwan Robert

Le 5 mai dernier, Corinne, agente de la mairie de Laudun-l’Ardoise, tentait de mettre fin à ses jours à l’hôtel de ville. Depuis, il s’agit de répondre à une question : était-ce un accident du travail ?

Pour la Fédération autonome de la fonction publique territoriale, la réponse est oui : « elle était en maladie pour dépression, obligée de reprendre car elle ne tenait plus financièrement, retrace le secrétaire général du syndicat qui accompagne l’agente, Didier Ricard. Elle avait un poste à responsabilité, et on lui présente une fiche de poste qui consiste à aller tailler des végétaux sur des ronds-points. » Le syndicaliste décrit alors une reprise qui se passe mal, le responsable de Corinne qui fait des signalements à sa hiérarchie : « la collectivité ne peut pas dire qu’elle n’était pas au courant », tranche Didier Ricard.

Jusqu’au 5 mai dernier, lorsque trois cadres de la mairie « la mettent plus bas que terre », relate Didier Ricard. Alors « elle a craqué », poursuit-il, et tenté de mettre fin à ses jours en sautant par une fenêtre de la mairie. Le lendemain, une cinquantaine d’agents municipaux se réunissent devant la mairie de Laudun-l’Ardoise en réaction à ces faits dramatiques. C’était il y a bientôt six mois, et depuis, la situation n’a pas évolué. « La collectivité a diligenté une enquête, et un expert a reconnu un lien direct entre la tentative de suicide et les conditions de travail », affirme Didier Ricard. Une expertise rendue « il y a plus de deux mois », précise-t-il, toujours pas suivie d’effet. C’est à la mairie de prendre la décision de qualifier ou pas les faits en accident du travail.

Dans le même temps, « la collectivité a refusé la protection fonctionnelle à Corinne, et a aussi refusé qu’une enquête administrative interne soit menée, c’est de l’obstruction », dénonce le syndicaliste, qui considère que la mairie « se couvre car il y a en son sein un management très difficile. » En attendant une éventuelle reconnaissance en accident du travail, qui lui ouvrirait le droit à une indemnisation, Corinne, toujours en arrêt maladie, subit « une énorme perte de revenus, elle le vit très mal, on continue de l’enfoncer au lieu de l’aider », affirme Didier Ricard.

Si le syndicaliste indique que les dossiers de reconnaissance d’accidents du travail dans la fonction publique territoriale sont nombreux et constituent « 90 % de notre travail au syndicat », le cas laudunois constitue « un paroxysme, un cas qui est allé très loin. » Alors la Fédération autonome compte déposer des requêtes devant le Tribunal administratif, avec la crainte de longs délais de traitement.

Pendant ce temps « les trois protagonistes ont, eux, été reconnus en accident du travail pour choc émotionnel », rajoute-t-il. Trois agents contre lesquels le syndicat a déposé plainte il y a trois mois. « Nous estimons qu’ils sont responsables de la situation, mais nous n’avons pas de nouvelles de la procureure », souffle le syndicaliste.

« La procédure suivie est normale », affirme le maire

Contacté, le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla affirme que « la procédure suivie est normale, nous avons consulté officiellement le Centre de gestion, nous n’avons pas encore la réponse, quand il nous répondra nous prendrons la décision qu’il convient de prendre. » Quant aux accusations d’obstruction, le maire les balaie : « il n’y a pas d’obstruction, je ne vois pas l’intérêt d’en faire. »

Quant au reste, « c’est un sujet confidentiel, je me dois de garder une certaine réserve sur le sujet », coupe Yves Cazorla. Et le maire de s’adresser directement au syndicat : « plutôt que de passer par la presse, il serait préférable de nous voir directement. » Message transmis.

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