Publié il y a 3 h - Mise à jour le 30.10.2025 - Corentin Corger - 3 min  - vu 541 fois

NÎMES Le tennis club du Bas Rhône menacé de disparition

as bas rhône tennis

Ce club de tennis historique a été fondé en 1957

- Photo Bas Rhône

"Si ça ne bouge pas, au printemps, je ne peux plus payer les cinq salariés du club. Face à cette situation, la dissolution de l’association semble aujourd’hui inévitable", le trésorier du club tire la sonnette d'alarme et cible la ville de Nîmes. 

Club de tennis historique à Nîmes, le Bas Rhône a été fondé en 1957 route d’Arles par le groupe BRL spécialisé dans la gestion de l’eau sur cette partie du Rhône, d’où le nom du club. Un complexe faste avec 10 terrains en terre battue dont trois couverts plus un club house que la société revend à la ville de Nîmes dans les années 1980. Mais il ne s’agit pas tout à fait d’un équipement municipal puisque au travers d’un bail emphytéotique signé avec la municipalité, le club exploitait seul le site et s’occupait en échange de l’entretien. Un bail de longue durée qui a pris fin en 2023.

Grâce à l’activité de bar et restauration du club house, le Bas Rhône pouvait jusqu’à présent couvrir les frais d’entretien qui s’élèvent à 40 000 euros par an. « Cela fait déjà une quinzaine d’années que l’on tire la langue, mais avec le Club House, ça équilibrait et ça permettait de survivre », explique Sébastien Sals, trésorier du club depuis deux ans. Avec l’émergence des clubs dans les villages et des infrastructures vieillissantes, le club ne compte aujourd’hui plus que 230 licenciés. Il est monté jusqu’à 550 à la grande époque, mais reste toujours un club phare de la région avec des joueurs qui ont des résultats au niveau national.

"Quand les élus valsent, les paroles valsent aussi"

Avec la fin du bail emphytéotique et dans l’idée de pérenniser ce site majeur de terre battue dans le pays qui accueille le tournoi de Roland-Garros, la Fédération française de tennis et le comité départemental ont mis sur la table un projet ambitieux soutenu par la ville de Nîmes dès 2023. Cela comprenait la création de padel pour créer du flux supplémentaire et la réfection des infrastructures, notamment le club house pour garantir une certaine stabilité financière. Mais rien ne se passe comme prévu. « On est en zone PPRI (Plans de préventions des risques inondation), le projet a été refusé à trois reprises. Le comité départemental a fini par abandonner fin 2024 », poursuit Sébastien qui pendant ce temps puise dans les caisses pour continuer à faire fonctionner la machine. 

Désormais lié par une simple convention avec la Ville, le Bas Rhône ne peut plus exploiter le club house et se retrouve ainsi en grandes difficultés financières. « On était ultra-soutenu par Julien Plantier et Nicolas Rainville. On tombe d’accord en février pour une subvention exceptionnelle aux alentours de 30 000 euros pour couvrir le coût d’entretien, car on assumait une charge qui n’était pas la nôtre », confie le trésorier. Quelques jours plus tard, la politique prend le dessus et l’adjoint aux Sports est démis de ses fonctions, « quand les élus valsent, les paroles valsent aussi ».

"Ce n’est plus tenable ! "

Pas de traces d’une aide financière pour l'association lors du budget supplémentaire de juillet en conseil municipal, alors les dirigeants s’inquiètent. « Je comprends que ça ne sent pas bon. J’interpelle Franck Proust dans l’été qui m’assure que le Bas Rhône ne mourra pas et qu’une solution sera trouvée à la rentrée. » Le club lance malgré tout sa saison et ses représentants sont reçus début octobre par le directeur du service des sports de la municipalité. « On apprend que la mairie a lancé un appel à projets à la suite d’une candidature spontanée pour monter quelque chose sur le site du Bas Rhône. Lors de la dernière réunion, en l’absence de l’élu concerné, on nous a évoqué une éventuelle relocalisation et le refus de nous indemniser les frais d’entretien sur les deux ans écoulés."

Des annonces très loin des attentes de la direction contre le fait d'être délocalisé. Sans aucune visibilité, Sébastien Sals tire la sonnette d’alarme et craint une disparition du club. "On a fait des économies et on a augmenté de 10% la licence des compétiteurs. Mais ce n’est pas suffisant. Si ça ne bouge pas, au printemps, je ne peux plus payer les cinq salariés du club. Face à cette situation, la dissolution de l’association semble aujourd’hui inévitable." La demande de chômage partiel a été refusée et l’assemblée générale du club a été reportée en attendant d’avoir des éléments concrets. « On nous a baladé pendant deux ans avec le projet départemental et là ça continue. Ce n’est plus tenable ! », conclut Sébastien qui espère faire bouger les choses et sauver une entité sportive historique de Nîmes.

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