"Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi !" Alexandre Muller s’approprie volontiers cette célèbre citation de Léon Zitrone. Le directeur du cirque Zavatta et son équipe ont installé leur chapiteau sur un parking des Galeries Auchan de la zone Fourchon à Arles, dimanche dernier. Sur place, une vingtaine de semi-remorques, des caravanes et une cinquantaine d’animaux composent un campement qui empiète sur des espaces verts et des terre-pleins. La première représentation a eu lieu mardi. D'autres sont prévues avant de mettre le cap sur l'Hérault, jusqu'au 1er août. Car l'homme n'en démord pas : "j'ai eu l'autorisation d'Auchan, maintenant on me dit que ce parking ne lui appartient pas. Nous étions attendus, 1 000 places ont été vendues sur Internet, on ne peut pas les rembourser", indique Alexandre Muller.

Les commerçants et l'association Cap Fourchon co-présidée par Georges Carbonnel et Cédric Conduché, dénonçaient dès lundi matin une occupation illégale du parking, propriété de la société Mercialys. "Aucun droit d’occupation n’a été accordé par les ayants droit, ni par la société immobilière gestionnaire du site. Cette dernière a d’ailleurs engagé une procédure en référé pour obtenir l’expulsion de ce cirque", précisent-ils dans un communiqué. Georges Carbonnel poursuit : "Nous ne sommes pas d'accord avec la façon de faire. Et puis, nous avons reçu de nombreux messages de personnes qui ne sont pas favorables à ces cirques avec des animaux."

Le maire d'Arles, Patrick de Carolis, a assuré les commerçants de son soutien. "Je rappelle que la Ville d'Arles avait formellement notifié son refus à l’organisateur. J’ai décidé de saisir le juge compétent, afin que toutes les mesures nécessaires soient prises pour rétablir l’ordre et le respect du droit." La police municipale a dressé un procès-verbal mercredi pour de l'affichage sauvage : 66 panneaux publicitaires illégaux ont été recensés sur la ville. D'après nos informations, la direction du centre commercial a déposé plainte dès lundi pour installation sur un terrain d'autrui et usage de faux car le document sur lequel s'appuie Alexandre Muller est une autorisation de stationnement obtenue auprès d’une employée. Reste à savoir si les procédures aboutiront avant la date de départ annoncée par le cirque.