"Il est essentiel que les citoyens aient l'opportunité de s'exprimer sur un projet qui affectera profondément leur cadre de vie et leur environnement." Le Parti des Arlésiens a proposé une motion sur la ligne à très haute tension lors du conseil municipal de jeudi 19 juin. "Nous demandons qu'une consultation citoyenne indépendante et transparente soit organisée pour éclairer le débat sur un projet d'envergure", expose ainsi Mohammed Rafaï. S'il réitère son désaccord avec le projet de ligne à très haute tension, Patrick de Carolis n'est pas favorable à une consultation citoyenne.

"93 % de la population ne s'est pas exprimée à Beaucaire"

"Je pense que cela affaiblirait notre position, cela permettrait à l’État de dire que notre population n’est pas forcément d’accord avec nous. Or, nous sommes tous unanimes, tous les maires, tous les élus, ce n’est jamais arrivé", explique-t-il avant de poursuivre en prenant l'exemple de la consultation citoyenne qui a eu lieu à Beaucaire dimanche 15 juin. "93% de la population ne s’est pas exprimée à Beaucaire. Voilà ma crainte, aujourd’hui on peut utiliser le résultat de Beaucaire comme quelque chose de négatif, l'État peut dire que la population est favorable au projet ou qu'elle est désintéressée. Je pense que l’État est ébranlé par la mobilisation qui a eu lieu, donc je vais mettre cette motion au vote, mais je voterai contre et j’invite ma majorité unie à voter contre", lance-t-il. 

Pour Mohammed Rafaï, l'exemple de Beaucaire n'est pas bon car "cela s'est fait dans la précipitation". "Mais si la ville d'Arles n'est pas en capacité d'organiser une consultation, cela veut dire qu'on a peur de nos habitants, et ce n'est pas mon cas." L'ancienne élue de la majorité, Carole Guintoli, estime qu'il faut rester prudent. "Il ne faut pas croire que le combat est gagné, oui peut-être qu’ils ont été ébranlés ce fameux lundi où on était tant mobilisés, mais les agents de RTE sont sur le terrain pour étudier où ils vont mettre des pylônes", alerte-t-elle. "Vous me trouverez toujours sur le front de l'opposition de cette ligne RTE telle qu'elle nous a été présentée", réaffirme Patrick de Carolis, alors que Cyril Girard s'interroge sur la stratégie du maire.

"On est face à un État qui est capable de tout faire pour détricoter la loi lorsque des décisions de justice ne lui conviennent pas. Donc vous appuyer uniquement sur la loi en prenant un avocat, c'est un petit peu le monde des Bisounours", estime-t-il. La majorité municipale, qui semblait avoir retrouvé son unité sur ce sujet après un début de soirée difficile, a voté contre une consultation citoyenne, alors que Carole Guintoli, ancienne élue de la majorité, s'est abstenue.