"C'est une région stratégique de la filière nucléaire". L'ancienne directrice du cabinet de la ministre de l'Education Nationale, fraîchement nommée rectrice de la région académique d'Occitanie et de Montpellier, sait où elle met les pieds. Pour faciliter son acclimatation, après une prise de poste officielle le 26 mars dernier, l'enseignante-chercheuse de formation, avait rendez-vous en terre (in)connue, jeudi 22 mai après-midi. Accueillie par l'équipe de direction, à savoir le proviseur Thierry Delaigue, les trois proviseurs adjoints  Xavier Ripoll, Claire Durand et Nathalie Roux, ainsi que Estelle Furodet, secrétaire générale. 

Un besoin de recrutement croissant dans le nucléaire

Cette rencontre avec la nouvelle rectrice s'est orchestée autour d'un sujet central : l'industrie. Des représentants des entreprises Marcoule et d'EDF étaient présents. Des chiffres ont été exposés pour prouver que la filière pourvoit des emplois : 4000 recrutements ont été effectués dans le nucléaire en 2024 par exemple par EDF. D'ici 2035, un besoin de "5000 à 6000 recrutements" supplémentaire, est fixé. "Les besoins en recrutement sont énormes. Le but est d'envoyer les jeunes dans des voix d'avenir", a confirmé Hugo Durand, représentant d'EDF.

Pour permettre d'accentuer les chances de réussite, les enseignants sont formés, comme sur le chantier de Melox. "Pour leur donner envie de rentrer, un accompagnement aux outils pédagogique est réalisé auprès des professeurs, pour les aider à créer leurs futurs TP, qu'ils pourront mettre en oeuvre avec leurs étudiants", a indiqué Julien Guy, gérant de Kairos Formation. 

Les sujets de la radioprotection, de la sureté nucléaire, de la maintenance et de la production, ont été aussi abordés. Une donnée importante a séduit la nouvelle rectrice en poste : le nombre de femmes dans les métiers du nucléaire, en plein boom. À Tricastin, 16 % des salariés sont féminines. De quoi encourager des jeunes filles à suivre le même parcours ou à entreprendre des études dans ce domaine en plein développement. 

"Les métiers du nucléaire doivent continuer à être connus"

Après des discussions enrichies par des cas concrets, Carole Drucker-Godard, s'est empressée de féliciter tous les acteurs, dévoués dans leurs missions : "Je note le partenariat très fort entre le lycée Albert-Einstein et les entreprises. Les métiers du nucléaire doivent continuer à être connus, pour les démystifier auprès des élèves."

Après la réunion d'informations, place à la visite en immersion. La nouvelle rectrice a notamment rencontré Stéphane Pigot dans son atelier. En fin de présentation, le professeur en Ingénierie Mécanique, a abordé le parcours de jeunes femmes qui se sont engagés dans son curcus. "Des ambassadrices", qui grâce à leur persévérance et leur détermination, en font aujourd'hui leur métier. 

Nucléaire et girl power

Une présentation de projets a été réalisée par des élèves de STI2D (Science Technologie Industrie et Développement Durable), dirigée par leur professeur Marc Robert. À tour de rôle, quatre élèves, dont trois filles, ont expliqué la conception d'une voiture solaire, d'une maison autonome ou encore d'un véhicule télécomandé. Les élèves ont été complimentés par la nouvelle rectrice, ravie de voir que plusieurs eunes femmes osent suivre la voix de l'Industrie sur le territoire, et croient en cette filière d'avenir. 

"C'est un énorme plaisir pour moi de silloner ce territoire, d'apprendre à le connaître, à le connaître, de sentir ses spécificités, ses défis aussi et de suivre les personnels de l'Éducation Nationale et les élèves", avait-elle déclaré lors d'une interview vidéo, diffusée dans nos colonnes d'Objectif Gard.