Le mois dernier, RTE, gestionnaire du réseau de transport d'électricité, présentait aux élus, acteurs économiques et associatifs du territoire, le projet de création d'une ligne électrique aérienne à deux circuits de 400 000 volts, sur une distance de 65 kilomètres entre les postes électriques de Jonquières-Saint-Vincent et de Feuilllane, sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, l'une des plus importantes d'Europe - plus de 42 000  emplois salariés -, encore en développement. Un objectif qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’accélération de la décarbonation de l’industrie, première étape avant d'atteindre la neutralité carbone à horizon 2050, tel est le cap fixé par l'Europe et la France.

À relire : FAIT DU JOUR. Création d'une ligne à très haute tension : cinq communes gardoises concernées.

Le projet n'en est qu'au stade de la concertation dite "fontaine", seule l'aire d'étude définissant un périmètre ciblé de 615 km2, 48 km de long et 14 km de large, a été présentée aux parties prenantes et validée sous l'égide de la sous-préfète d'Arles, Cécile Lenglet, représentant le préfet de région. Six communes gardoises sont concernées, à ce stade du projet. Celles du territoire de la communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence dont Jonquières-Saint-Vincent bien sûr, Beaucaire, Bellegarde, Fourques, Vallabrègues ainsi que Saint-Gilles.

Déjà, le maire de Beaucaire, Julien Sanchez s'y oppose. "L’État ne semble pas prendre la mesure de la nécessaire préservation du patrimoine et des paysages et maintient le projet en faisant de cette "concertation" une chambre d’enregistrement de choix préétablis et imposés aux collectivités." Des propos qui seront repris lors du prochain conseil municipal de Beaucaire, fixé au vendredi 22 décembre.

Les élus devront s'exprimer sur un vœu contre le passage de la ligne électrique aérienne à très haute tension, qualifiée de "cicatrice dans le paysage composée de pylônes de 50 mètres de haut", laquelle, peut-on lire, "dégradera irrémédiablement la valeur de notre patrimoine bâti, de notre patrimoine agricole, ainsi que l’intérêt touristique majeur de la commune. Elle pourra générer une barrière écologique mais aussi un risque sanitaire pour les animaux et les Hommes dont il n’est pas fait mention dans le rapport de présentation du porteur de projet. Un tel projet aurait également un impact important et irrémédiable sur les activités, notamment agricoles et viticoles".