Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.04.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 526 fois

REMOULINS Quelle stratégie pour redynamiser le commerce de proximité ?

Nicolas Cartailler, le maire de Remoulins, lors de la réunions publique mardi dernier, à ma Maison des Associations. 

- Photo : S.Ma

Atypique de par l'aménagement de son centre-ville principalement axé sur la très fréquentée avenue Geoffrey-Perret, la commune de Remoulins réfléchit à une stratégie de commercialité et de revitalisation.  

Pour cela, le maire, Nicolas Cartailler, ne souhaite pas être le seul à mener la barque. Ainsi, tous les commerçants - enfin tous ceux qui ont bien reçu l'invitation, la faute à un couac informatique - étaient invités mardi dernier à l'occasion d'une réunion publique à la Maison des associations, à donner leur avis sur la question : quelle stratégie pour redynamiser le commerce de proximité ? Et cela en s'appuyant sur le résultat des deux enquêtes menées dans le courant du mois de mars par Jacques Schombourger et Thomas Avakian, experts en commerce et immobilier du groupe SCET, filiale de la Caisse des dépôts.  

La première était destinée aux usagers, la seconde aux commerçants. Ces derniers - ils sont une soixantaine sur la commune - n'ont pas fait preuve d'un grand enthousiasme. Les experts n'ont reçu que 14 retours de questionnaires contre 218 pour les usagers.

Des points noirs et des atouts

D'un côté comme de l'autre, on observe une perte de vitesse en matière d'attractivité commerciale, notamment due à des difficultés d'accès et de stationnement, ainsi qu'à un manque d'animations. Des points noirs contrebalancés par des atouts du territoire pointés par Jacques Schombourger et Thomas Avakian. "Un territoire touristique, une zone de chalandise de 11 habitants, un marché bien fréquenté, un taux satisfaisant d'occupation des locaux commerciaux (88 %) etc."

Après 45 minutes de présentation, Camille, une commerçante remoulinoise est intervenue : "Vous ne nous apprenez rien ! Quelles sont vos préconisations ? Car j'imagine que vous en avez." Et un autre commerçant d'insister : "Ça fait 20 ans que j'ai un commerce à Remoulins. Il y a déjà eu une enquête, la même et ça n'a rien changé." Cette fois-ci, c'est Nicolas Cartailler qui reprend la parole, précisant bien à son auditoire qu'il n'a "pas de baguette magique".

"Il y a des choses à faire, il faut les faire ensemble et maintenant"

Pour le premier édile remoulinois, la réouverture de la gare et l'inscription de la commune dans le programme national Petite ville de demain ainsi que le lancement de l'OPAH-RU avec la Communauté de communes du Pont du Gard, constituent des opportunités qui devraient permettre d'impulser une nouvelle dynamique. "J'y crois, on a un flux, il faut le transformer en avantage. Il y a des choses à faire, il faut les faire ensemble et maintenant."

Voilà un homme plein de convictions. Mais le slogan "l'union fait la force" ne marche que s'il est suivi par l'assemblée parsemée mardi soir. Outre les les projets menés ou à venir structurels, pour l'accessibilité, le stationnement, mais aussi la mobilité, l'aménagement d'un pôle d'échange multimodal - là encore, Nicolas Cartailler cite la CCPG - le chantier le plus "facile" à lancer est la création d'une Union commerciale industrielle et artisanale.

"À ce jour, vous êtes chacun dans votre coin, c'est très difficile d'échanger avec vous." Des propos soutenus par les deux représentants de la CCI du Gard, Pierre Bories et Hamid Bouchafa. "Une UCIA n'a pas besoin de sous mais de bras, d'idées et de personnes positives", complètent-ils soulignant toutefois que la CCI du Gard peut les accompagner financièrement dans leurs projets d'animations, entre autres.

"Je me suis essoufflée, je donne volontiers les clefs"

Un joli tableau dressé, mais Céline, installée dans le fond de la salle, l'a rapidement fait voltiger, rappelant à l'assemblée qu'une association de commerçants est déjà constituée, dont elle est la présidente. "Elle s'écroule". "Il y a deux ans, pour Noël, j'avais commandé des guirlandes et des boules pour les 28 membres de l'association, seulement quatre sont venus les chercher. Pour ma part, je me suis essoufflée, je donne volontiers les clefs.

Pour Élisabeth Viola, adjointe au maire déléguée à l'Aménagement, urbanisme et revitalisation, "il faut regarder devant et mobiliser toutes les bonnes volontés" pour que cette rue-village entre autres, retrouve une belle attractivité. Reste à savoir si cette piste sera concrètement suivie par les commerçants, la mairie a assuré de son suivi et de son soutien. 

Stéphanie Marin

Beaucaire

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