Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 20.05.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 614 fois

TOROS Dolores Aguirre et novilleros belluaires pour la novillada de Beaucaire

L'affiche (Photo Archives Anthony Maurin).

L’Aficion Taurine Beaucairoise, ATB pour les intimes ou les aficionados, organise la novillada du 30 juillet dans les arènes Paul-Laurent de Beaucaire. Voici le cartel complet.

Laurent Giner, président de l'ATB, au mcro (Photo Anthony Maurin).

On le sait, les toros, à Beaucaire, sont moins ancrés dans les us et coutumes que les taureaux bien que cela fait plus d’un siècle qu’ils défilent sur les rives du Rhône. Il y a donc un public à aller chercher ou à satisfaire, surtout en cette période de la saison. Ici, pas de feria pleine, pas de corrida extravagante mais une novillada qui aura du piquant et de l’intérêt.

Les jeunes toreros ont du mal à faire le paseo à Beaucaire car ces arènes aiment l’intégrité d’un novillo bravo avec tout ce que cela comporte. Du trapio, des cornes, de la bravoure et du panache.

Il est certain que pour se mettre devant de tels exemplaires il faut un bagage technique qui est difficile à acquérir car nous parlons de jeunes toreros, de novilleros, qui n’affrontent pas tous les quatre matins ce genre de bestioles sans compromis.

Les arènes Paul-Laurent à Beaucaire (Photo Archives Anthony Maurin).

Alors, c’est d’abord pour cette raison qu’il faut aller à Beaucaire le 30 juillet prochain. Pour faire vivre une arène, une aficion et des valeurs qui œuvrent pour faire sortir des jeunes. Oui, c’est rare, très rare, de plus en plus rare. Même si la course sera dure, âpre voire amère pour certains, ils ne pourront en sortir que grandis.

Mais avant de sortir grandi d’une telle épreuve, il faut entrer dans le cartel choisi par l’ATB. Les Français viennent souvent à Beaucaire à reculons pour les raisons citées plus haut. Alors il faut composer ! Mais cette année, les choses changent et certains mettent la jambe.

Une jambe qui aurait pu se retirer à la dernière minute mais pour le coup, on en sait plus depuis longtemps. On savait, depuis le début de l’année, que les pupilles de Dolores Aguirre avaient été choisi pour faire leur grand retour sur le sable beaucairois après un dernier paseo daté de 2020.

Avec ces novillos venus tout droit du Nord de Séville dans un campo magnifique, c’est à la fois le spectacle, la transmission, l’émotion mais aussi la brutalité sauvage qui sont espérés.

À l'ombre ou au soleil (Photo Archives Anthony Maurin).

Toujours bien armés, même à trois ans, ces cornus penchent, du côté physique, vers les Conde de la Corte mais réservent constamment des surprises au cheval allant jusqu’à des nuances proches de la mansedumbre. Donc, de la caste, oui, mais avec parfois un manque de race qui peut leur jouer des tours. Et si cela leur fait défaut, c’est au piéton de s’inquiéter en premier car ils auront la chance de pouvoir triompher. Un équilibre extrêmement difficile à trouver pour un élevage mais quand le subtil mélange prend forme, quel bonheur de le voir s’animer !

« Les Dolores Aguirre reviennent après un desafio en 2020 avec les Conde de la Corte qui fêtaient leur centenaire. Les Dolores Aguirre ont largement remporté ce concours, notamment grâce au cinquième de la course. Ce fer tient le haut du pavé, c’est un élevage de haute catégorie, vous verrez les photos des novillos ! Hélas, on ne peut pas avoir la crème de l’élevage qui part pour les grandes arènes. Nous aurons une novillada sérieuse, charpentée mais inégales de cornes » explique le président de l’Association Taurine Beaucairoise Laurent Giner.

Alors à présent parlons des toreros. Beaucaire étant une plaza de troisième catégorie, les salaires qu’elle doit reverser aux toreros sont fixés sur une grille salariale légale. Il faut donc faire avec.

À droite, le tableau qui a servi de base à l'affiche (Photo Anthony Maurin).

Pour Laurent Giner, président de l’ATB qui organise la course, « Les frais sont énormes et on se demande comment on peut amortir. Il est, de plus, hors de question de faire comme ce qui se fait parfois en Espagne à savoir faire payer ou faire venir gratuitement les novilleros. Avec Thierry Cazaubon nous travaillons pour nous adapter à cela car nous voulons valoriser les novilleros. Il faut savoir qu’en général ils gagnent moins qu’un picador ou qu’un banderillero ! Nous, nous voulons leur donner un salaire décent et ça commence à porter ses fruits mais nous nous bagarrons au quotidien avec les professionnels ! »

Le maire RN de la ville, Julien Sanchez, était là. Comme pour chaque assemblée générale de sa commune, il est présent et veille à la bonne marche de l’association à qui il a laissé l’organisation de cette course.

« Je suis ravi que ça continue. Vous m’aviez présenté votre projet en 2014 et je vous ai permis de le mettre en place car ce sont les passionnés qui font le mieux les choses. On a confiance en votre énergie et nous continuons de vous accompagner. Après l’hiver que nous avons connu, j’espère qu’il n’y aura pas d’autres atteintes à nos traditions… on ne peut pas empêcher les gens de vivre leur passion. »

L'affiche (Photo Archives Anthony Maurin).

Mais la passion a ses limites. Encore une fois pas de novillero français à l’horizon des arènes Paul-Laurent. Pourquoi ? Laurent Giner l’explique. « Nous n’avons eu qu’une seule demande, qu’un seul CV d’un torero français, Clément Hargous. Nous ne l’avions jamais vu toréer en sans picadors donc nous n’avons pas osé le mettre au cartel. Nous passerons sous silence les noms des toreros qui ont refusé de venir ou qui n’ont pas répondu… »

Alors, quel sera le cartel ? Avec les Dolores Aguirre défileront au paseo trois Espagnols. Victor Cerrato, Diego Peseiro qui était déjà venu l’année dernière et José Rojo qui était dans les noms pressentis en 2022.

Pour Victor Cerrato, fils et neveu de matadors de toros, son destin semblait écrit. Le jeune est né le 5 janvier 2004 à Leganés, non loin de Madrid. À quatre ans le bougre se met pour la première fois devant une vache !

Sa saison 2022 débute avec sa première novillada avec picadors à Navas de San Juan (Jaen) le 26 juin où il coupe une oreille à son premier novillo. Il clôt sa temporada le 2 octobre 2022, date de sa vingtième. Il termine après avoir coupé 35 oreilles et une queue, et 12 « puertas grandes ».

Victor Cerrato (Photo Victor Cerrato).

Avec 11 novilladas pour neuf oreilles en 2022 Diego Peseiro s’est hissé à la 23e place de l’escalafon novilleril, un peu moins bien que le troisième larron, José Rojo, qui lui a terminé à la dixième place avec 20 novilladas, 20 oreilles et une queue coupées. Diego Peseiro est né à Santarém au Portugal le 30 novembre 1997, il a débuté avec picadros en novembre 2016. Né quant à lui à Trujillo en décembre 1997, José Rojo a débuté en septembre 2017 avec picadors.

Pour promouvoir une telle affiche, il faut un nom. Laurent Giner explique le choix de Toro Tribal, José Garcia Ramirez. « L’année dernière nous avons commencé un nouveau cycle et avec José, nous avons un artiste internationalement reconnu, très bien coté en Espagne. » Mieux, les personnes qui voudront remporter le tableau qui a inspiré l’affiche pourront tenter leur chance en jouant à une tombola. Contre deux euros vous pourrez gagner cette toile qui est affichée au tarif de 3 500 euros sur le site de l’artiste.

Le paseo sera animé le 30 juillet (Photo Archives Anthony Maurin).

Tarifs : places au soleil fixées à 25 euros, comptez entre 40 euros et 50 euros par place numérotée à l'ombre à acheter à partir du 1er juillet au 07.67.60.89.12 ou à la bodega de l'ATB à Beaucaire les 28, 29 et 30 juillet.

Anthony Maurin

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