Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 05.11.2023 - Norman Jardin - 2 min  - vu 1225 fois

FAIT DU SOIR Pour son centième anniversaire, la flamme du souvenir a été honorée à Souvignargues

Une flamme a été allumée sur la tombe de Gabriel Boissy

- Photo : Norman Jardin

Ce dimanche, Souvignargues a rendu hommage à la flamme du souvenir, placée au pied de l’Arc de triomphe à Paris, dont le créateur Gabriel Boissy est enterré dans la commune gardoise et dont l'histoire est aujourd’hui controversée.

Gabriel Boissy est à l’origine de la Flamme du souvenir sous l’arc de triomphe à Paris • Photo : Norman Jardin

À une semaine des commémorations de l'armistice du 11 novembre 1918, la municipalité de Souvignargues a décidé de rendre hommage à un personnage historique, enterré dans le cimetière de la commune,ou plus exactement à une de ses idées. Le personnage en question c'est Gabriel Boissy et on lui doit l’instauration de la flamme du souvenir. Ce Corrézien, né en 1879, a été tour à tour écrivain, rédacteur en chef d’un journal culturel et critique théâtral. Après avoir combattu à Verdun lors de la Première Guerre mondiale, il devient journaliste et a l’idée de la flamme qui brûle en permanence sous l’Arc de triomphe.

Les écoliers souvignarguais ont chanté « Flotte petit drapeau » et « La Marseillaise » • Photo : Norman Jardin

Une tombe abandonnée découverte en 2011

Située sur la tombe du Soldat inconnu, elle rappelle le sacrifice et le souvenir des soldats. Le 11 novembre 1923, la Flamme du souvenir est allumée pour la première fois, devant plus de 300 000 personnes. Dans le Passage du souvenir, sous l’Arc de triomphe, se trouve une plaque commémorative en l’honneur de Gabriel Boissy. Ce dernier décède en 1949, dans les Alpes-Maritimes mais il est inhumé au cimetière de Souvignargues, le village natal de son épouse. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que son nom resurgit de l’oubli quand en 2011, sa tombe est découverte en état d’abandon.

À Souvignargues, une impasse, menant au cimetière, porte le nom de Gabriel Boissy • Photo : Norman Jardin

Elle est alors rénovée et inaugurée le 11 novembre 2012. Depuis ce jour, chaque année une cérémonie de dépôt de gerbes a lieu sur sa tombe. Ce dimanche, devait avoir lieu dans le petit cimetière de Souvignargues, un hommage à Gabriel Boissy. Mais voilà, ces dernières semaines des historiens ont émis des doutes sur l’attitude de ce personnage lors de la Seconde Guerre mondiale.

L’association « Mémoire de Poilus » a procédé à des reconstitutions historiques • Photo : Norman Jardin

Un passé trouble 

Le journal "La Croix" de ce 5 novembre, cite l’historien Jean-Yves Le Naour : « Il était proche de l’Action française. Après la Seconde Guerre mondiale, il a d’ailleurs été placé sur la "liste noire" des auteurs jugés indésirables par le Comité national des écrivains, un organe issu de la Résistance et proche du Parti communiste. Mais il n’a pas été condamné pour de quelconques faits de collaboration avec l’occupant allemand. » Ces éléments troublent cependant l’image du personnage et cette part d’ombre a décidé les institutions, qui devaient être initialement présentes, à ne pas venir.

Les porte-drapeaux étaient en tête du cortège • Photo : Norman Jardin

C’est le cas de la préfecture du Gard, du Département et de la Région Occitanie. Quant à Patricia Miralles, la secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, elle a finalement annulé sa visite. Cela n’a pas empêché la cérémonie d’avoir lieu avec environ 200 personnes de toutes les générations. « On commémore la Flamme du souvenir et tout ce qu’elle représente », précise Catherine Lecerf, maire de Souvignargues. C’est tout un week-end que la commune a consacré au centenaire de la flamme avec des expositions et des conférences autour du premier conflit mondial.

Une exposition est consacrée à la Première guerre mondiale au foyer communal de Souvignargues • Photo : Norman Jardin

Ce dimanche, un cortège constitué d’anciens combattants et de Souvignarguais a marché du foyer communal au cimetière. C’est là que la cérémonie a eu lieu avec des prises de paroles, des chants d'écoliers interprétant Flotte petit drapeau et La Marseillaise. Après le dépôt des gerbes, une flamme a été allumée sur la tombe de Gabriel Boissy.

Norman Jardin

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