FAIT DU SOIR Sans faire de vague, la singulière piscine de Sauzet repart pour une nouvelle saison

Le bassin André-Issartel rouvre ses portes ce vendredi.
À partir de ce vendredi et jusqu’au mois d’octobre, la piscine de Sauzet reprend son activité pédagogique et associative. Le bassin de la Gardonnenque cultive sa différence avec succès au point de comptabiliser 11 000 entrées par an et d’avoir appris à nager à plus de 500 enfants en cinq ans.
Sauzet est une jolie petite commune de la Gardonnenque peuplée d’un peu plus de 800 âmes et bien nichée entre Moussac et Saint-Geniès-de-Malgoirès. Dans ce village, depuis presque un demi-siècle, un bassin poursuit son petit bonhomme de chemin. Si cette piscine est loin d’être olympique, elle n’en demeure pas moins sympathique et son côté ancien lui donne beaucoup de charme. Le lieu fêtera l’année prochaine ses 50 ans. C’est donc en 1976 que la piscine est née de la volonté d’André Issartel, un conseiller municipal de Sauzet.
« Cette organisation est un peu surréaliste »
« Il a constaté qu’il y avait beaucoup de noyades dans le Gardon et que les gens ne savaient pas nager. Le lavoir de Sauzet ne servait plus à rien et il a été décidé d’en faire un bassin », se souvient Michèle Gébelin, l’une des coprésidentes de « L’Aquatique club de la Gardonnenque », l’association qui gère l’organisation autour du bassin et notamment les trois maîtres-nageurs sauveteurs, salariés, qui dispensent plus de 50 heures de cours par semaine. « Le bassin fonctionne avec la vitesse scolaire en mai, juin, septembre et octobre, mais aussi la vitesse club tous les soirs, les mercredis et les samedis et en juillet et août. L’inscription est valable pour une heure (45 minutes pour les enfants) de cours par semaine pour les adultes pour toute la durée de l’ouverture (mai à octobre). Cette organisation est un peu surréaliste », abonde Michèle Gébelin.
Le tarif est de 135 € pour les personnes habitant dans les communes du syndicat mixte Lens Gardonnenque (qui finance la piscine) et de 160 € pour les autres. La structure s’est fixée des objectifs pédagogiques autour de l’adaptation aquatique, de la recherche d’équilibre dans l’eau, de l'apprentissage de la respiration aquatique et des techniques de plongeon. Pour 2025, le club revendique 410 adhérents auxquels il faut ajouter les 850 écoliers et collégiens qui fréquentent le bassin chaque année. « Nous avons des gens qui viennent de 52 communes. La plus lointaine habite à Saint-Martin-de-Valgalgues et l’année dernière, la plus âgée avait 92 ans », détaille Sylvie Veyrunes, une des coprésidentes de l’ACG.
« Un état d’esprit familial, et c’est que du bonheur »
Au-delà des chiffres, la piscine de Sauzet, c'est un état d’esprit convivial et un lien social loin de la cohue des grands bassins. Un cours autour de la perte d’autonomie fait partie des projets, à condition de trouver le bon financement. Le fonctionnement du bassin André-Issartel est tout autant singulier que ces dimensions. Une longueur de 15 mètres sur sept de large et une profondeur maximale d’un mètre et cinquante centimètres. Le tout associé à quatre couloirs. « Sur les cinq dernières années, nous avons appris à nager à environ 500 enfants et sur une année, nous enregistrons 11 000 entrées. Mais dans un état d’esprit familial, et c’est que du bonheur », souligne Sylvain Valette, un des maîtres-nageurs.
« Ici, c’est familial. Quand on adhère au monde associatif, on est dans cet état d’esprit », abonde Hélène Pouleau, la maître-nageuse. Cette dernière, comme d’autres bénévoles de l’association, a participé aux travaux de rafraîchissement du bassin. Il a fallu améliorer l’étanchéité du toit, mais aussi repeindre les vestiaires et les douches. Grâce à l’investissement de quelques passionnés, la piscine de Sauzet s’est refaite d'une beauté et elle repart pour une saison au service des usagers. La volonté d’André Issartel perdure et l’ancien lavoir est devenu une piscine qui ne ressemble à aucune autre. Conviviale et attachante.