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Publié il y a 1 h - Mise à jour le 18.11.2025 - Sabrina Ranvier - 4 min  - vu 10 fois

LE DOSSIER « Le livre me faisait oublier les bombardements »

Souraya Kanaan est le mercredi et le samedi à 15h aux Jardins de la Fontaine. L'association se déplace aussi à domicile, auprès des personnes à mobilité réduite à leur demande pour apporter des livres.

- © Sabrina Ranvier

L’une a 6 ans, l’autre 4. Vêtues du même legging bleu et de la même polaire blanche et rose, Victoire et Romane sautillent en stéréo devant une caisse de livres, non loin du temple de Diane. C’est le rituel du mercredi. Elles viennent piocher un livre gratuit avec leur nounou. Les trois caisses de bouquins sont transportées sur un triporteur ou dans une petite remorque, pilotés par Souraya Kanaan, de l’association Le livre en partage. Cette docteure en histoire ne sort jamais sans livre. Elle en laisse chez son médecin, a même évoqué avec sa conseillère France Travail, la possibilité de placer une boîte à livres dans l’agence de Saint-Césaire.

« Le livre est mon ami ». Souraya vit en France depuis 1992. Née au Liban à la fin des années 1960, elle grandit dans un pays en guerre. « Quand ma mère disait « descendez aux abris », je prenais un livre ». Les « grands » embarquaient des piles et une radio pour écouter les informations. Elle s’immergeait dans les pages pour raturer le bruit des bombes. Toute sa vie, le livre l’aide à traverser des moments difficiles : « Même quand vous êtes au fond du trou, le livre va vous faire relativiser votre douleur et vous ramener vers la lumière. »

Résister en plein confinement

Mars 2020, la France est confinée. Souraya Kanaan tourne une heure par jour aux Jardins de la Fontaine. Il manque quelque chose pour s’évader de l’angoisse de la pandémie et pour « résister » : des bouquins. Le parc ne possède pas de boîte à livres. En décembre 2020, Souraya Kanaan crée l’association Le livre en partage. Elle mène d’abord des actions dans le tiers-lieu le Vaisseau. Après l’explosion accidentelle sur le port de Beyrouth durant l’été 2020, Souraya envoie des livres dans son pays natal par l’intermédiaire d’une association lyonnaise. En 2022, elle peut enfin installer un triporteur aux Jardins de la Fontaine les mercredis et samedis après-midi.

En ce mercredi grisonnant de début novembre, une serveuse du café Les tables de la Fontaine échange …

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