Publié il y a 2 h - Mise à jour le 18.11.2025 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 389 fois

ARLES Anthony Joubert agressé dans un TER : « Aujourd’hui, je suis à fleur de peau »

Anthony Joubert a témoigné lundi soir sur le plateau de "Tout Beau, tout N9uf", sur W9. 

- Capture d'écran

Samedi 15 novembre, l’humoriste arlésien Anthony Joubert a été violemment agressé dans un TER, alors qu’il se rendait dans l’Oise pour jouer son spectacle. Encore sous le choc, il raconte une attaque soudaine, sa peur et la solidarité qui s’est manifestée autour de lui.

« Le Nord c’est beau, mais c’est un peu tape à l’oeil. » Un trait d’humour pour panser sa plaie, une peur qui s’est révélée après coup, la scène tournant en boucle dans sa tête. Samedi 15 novembre, Anthony Joubert, accompagné de sa régisseuse, s’apprête à rejoindre Ressons-sur-Matz dans l’Oise, où il doit jouer son dernier spectacle « À quel moment ça a merdé ? ». Assis dans le train, un TER Paris-Compiègne, l’humoriste arlésien travaille, comme il en a l'habitude, sur ses sketches. Ses yeux quittent l’écran de son téléphone. « Je vois un ‘golgoth’ devant moi, il me fixe. Je sens qu’il y a un problème. » L’individu lâche alors : « Pourquoi tu aspires mon âme avec ton regard ? » Cette phrase, il l’a trouvée "bizarre, jolie"… Pas le temps d’aller plus loin dans son analyse. « Il me met une droite que j’arrive à contrer. Mais le problème, c’est qu’il est gaucher, je l’ai bien senti. Je reçois un deuxième coup, puis un autre, je croise les bras en me demandant ce que j’ai bien pu faire. » Cet homme lui était totalement inconnu, Anthony Joubert ne l’avait même pas remarqué en s’installant dans le train.

La scène n’a duré que quelques secondes. Une fois le train entré en gare, l’individu a disparu aussitôt. L’Arlésien âgé de 41 ans, lui, est descendu un peu plus loin, à son arrêt, où les pompiers l’ont pris en charge. A-t-il eu peur pour sa vie ? « Sur le coup, j’étais un punching-ball, donc je n’étais plus humain, je ne pensais qu’à me protéger », rembobine-t-il. Ce n’est qu’après qu’il s’est imaginé le pire. « Et s’il avait eu un couteau ? Aujourd’hui, je suis à fleur de peau, je ressens cette peur, ce traumatisme. Je ne dors pas beaucoup, je ne mange pas beaucoup. » L’artiste révélé en 2008 dans « La France a un incroyable talent », émission diffusée sur M6, a depuis reçu de nombreux messages de soutien. « Toute cette solidarité me touche énormément », confie-t-il la voix tremblante. Elle l’aide, tout autant que sa plume qui lui a « toujours sauvé la vie ». « Quand j’ai perdu mes parents, à chaque fois qu’il y a eu un bouleversement dans ma vie… Je ne sais qu’écrire, c’est mon défouloir, c’est ma thérapie. »

"J’ai peut-être un œil fermé, mais ma bouche, elle, reste ouverte"

Après un passage de près de cinq heures aux Urgences, Anthony Joubert a porté plainte avant de monter sur scène le soir même, comme prévu et contre l’avis des médecins. « Des gens ont payé, se sont déplacés pour voir ma gueule, ils l’ont vue, même abîmée, il était hors de question d’annuler. » Quant à savoir si cela lui a fait du bien : « Je ne sais pas, répond-il. Les gens m’ont applaudi, ils se sont levés. J’ai pleuré pendant un quart d’heure dans les loges… J’ai oublié des câbles, j’étais totalement perdu, je me suis senti coupable, je pleurais, c’est un cercle vicieux. » L’humoriste a également joué le lendemain, dimanche 16 novembre, à Aigues-Vives dans le Gard.

Depuis, il multiplie les interviews dans la presse, à la radio, à la télévision. « Je le fais parce que de nombreuses personnes, qui n’ont pas ma micro-notoriété, se font agresser tous les jours et les médias n’en parlent pas. On est dans un monde où les gens ont peur de sortir. Ce n’est pas normal. Il y a un vrai problème de justice, et peut-être que si elle faisait quelque chose, le monde irait un peu mieux, ça en calmerait certains. J’ai peut-être un œil fermé, mais ma bouche, elle, reste ouverte. Et ce que je dis n’a aucune couleur politique, contrairement à ce que certains disent. » En ce qui concerne son agression, une enquête est ouverte pour « violences volontaires dans un moyen de transport collectif de voyageurs ». L’auteur des coups est toujours recherché.

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Stéphanie Marin

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