Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.07.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1361 fois

NÎMES Classement à l’Unesco : la ville change son fusil d'épaule

La Maison carrée (Photo Anthony Maurin).

En lien avec l’ambassade de France auprès de l’Unesco, Nîmes invitera l’an prochain les 21 membres du comité chargé de décider du classement ou non de la Maison carrée en 2023.  

Le temple romain sera-t-il classé au patrimoine mondial en juin 2023 ? C’est bien ce qu’espèrent les responsables politiques locaux et la France qui souhaitent présenter la candidature de la Maison carrée à l’Unesco. Ce matin, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier et la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, ont organisé le premier ''Comité de bien". Un travail d'équipe visant à « préparer la visite des experts d’Icomos (Conseil international des monuments et des sites, NDLR) en septembre ». À Nîmes, cet acronyme provoque quelques sueurs froides… En 2018, ces experts avaient exhorté la ville à retravailler le dossier avant sa présentation en 2018. Présentation qui, in fine, s’était soldée par un échec. 

Regard critique sur les experts d'Icomos

Ce matin, l’ambassadrice permanente de la France auprès de l’Unesco, Véronique Roger-Lacan, ainsi que le chargé de mission auprès du ministère de la Culture, Bruno Favel, ont été assez critiques à l'endroit d'Icomos. « Ces experts ont parfois une vision obsolète consistant à dire que le patrimoine est figé dans le passé », commente la première. Compliqué quand Nîmes avait misé, il y a cinq ans, sur l'Antiquité au présent... D'ailleurs les experts avaient considéré que la localisation du Musée de la romanité et du futur palais des congrès étaient des menaces graves pour l’intégrité du bien. Bruno Favel rappelle qu'Icomos « est une organisation consultative créée en pleine guerre froide à Varsovie [...]. Ces experts essaient de s’adapter à leur temps ».

La visite des experts d'Icomos aura lieu en septembre. En attendant, l’adjointe nîmoise chargée du dossier, Mary Bourgade, a rappelé les derniers travaux effectués dans le temple, dont l’inauguration est prévue ce vendredi. Si certains critiquent Icomos, la ville de Nîmes s'est tout de même remise en question. Pour faciliter l’adhésion des électeurs de l’Unesco, la commune et l’ambassadrice ont proposé d’inviter les 21 membres du comité à Nîmes : « Je l’ai fait depuis que je suis en poste, ça a toujours marché », commente Véronique Roger-Lacan. Autre changement : l’implication des Nîmois dans le projet. « Nous avons changé de manière de procéder en présentant le projet aux directeurs d’école, aux grandes entreprises du territoire ou encore aux conseils de quartier pour les faire adhérer à la démarche », poursuit l'adjointe. 

Guerre en Ukraine : la présentation de Nîmes retardée

Nîmes est soumise à une autre difficulté qui ne dépend pas d'elle : la guerre en Ukraine. Actuellement, la Russie préside l’Unesco. Sauf qu'elle ne peut plus organiser la 45e session à laquelle la Maison carrée doit participer. « La guerre en Ukraine a détruit du patrimoine. La Russie est en violation de ses obligations. Nous devons, dans ce contexte, changer de présidence », souligne Véronique Roger-Lacan. Plusieurs hypothèses sont sur la table comme le report de ladite session ou un changement de présidence. Une dernière option privilégiée par l’ambassadrice : « Pour ce faire, il faut que la Russie se désiste et qu’un autre pays sur la liste des présidences, comme l’Afrique du Sud, organise cette session. Sachant qu’en Afrique, beaucoup de pays cherchent à classer du patrimoine. » Un nouveau travail diplomatique à effectuer, comme si la guerre en Ukraine n’avait pas encore livré toutes ses conséquences. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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