Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 15.05.2024 - Norman Jardin - 3 min  - vu 1476 fois

FAIT DU JOUR Insalubrité au lycée de Rodilhan, les internes tirent la sonnette d’alarme

Le plafond d’une chambre s’est effondré.

- Photo : DR

Punaises de lit, rats, souris, moisissures, légionellose et manque de chauffage. La liste des plaintes des internes du lycée Marie-Durand est longue. Les lycéens dénoncent des conditions indignes et ils veulent que cela change. De son côté, le direction assure que tout rentrera dans l’ordre à l’issue des travaux qui sont en cours.

« Sème ta passion, récolte ton avenir », voilà la jolie devise qu’affiche l’Agro Campus Nîmes Rodilhan Marie-Durand sur son site Internet. Mais ces derniers temps, ce sont surtout les raisins de la colère qui poussent chez les lycéens et plus particulièrement chez les internes de cet établissement. Ce ras-le-bol est la conséquence de divers signes d’insalubrité dans le lycée et les témoignages sont édifiants. « Il y a eu la légionellose, une fois dans l’hiver et une fois ce printemps, et on se douchait à l’eau froide. Après la découverte de punaises de lit, l’internat a été fermé et les lycéens devaient rentrer chez eux tous les soirs et à leur frais. Ça m’a fait rater trois jours de cours. Il y a de la moisissure dans tout l’internat. Un lundi matin, on a trouvé un rat mort devant une chambre », regrette Christophe* de Bagnols-sur-Cèze.

Les internes dénoncent l’insalubrité du lycée. • Photo : DR

Brandon : « Je crains d’attraper une maladie ici » 

Le lycée effectue des travaux dans sa cantine et c’est sous une structure en extérieur que les jeunes doivent manger trois fois par jour. Cette situation ne fait pas l’unanimité. « Ce chapiteau n’est pas chauffé, ce n’est pas normal de ne pas pouvoir manger au chaud. Je crains d’attraper un maladie ici », s’agace l’Uzétien Brandon*. Durant le mois de janvier, les lycéens ont organisé un blocus, qui n’a débouché sur aucune avancée. L’Alésien Nicolas* est dépité : « Ils nous ont prévenus qu’il y avait une bactérie dans l’eau, mais une semaine après sa découverte... Ils nous ont coupé l’eau et on devait se laver dans l’internat des filles et encore parce qu’il y a des parents qui ont râlé. On dormait avec des couettes et en doudoune tellement il faisait froid. Ça ne donne pas envie de rester. Il y a une chambre où le plafond s’est écroulé et ça sentait mauvais. »

Cassandra : « On a eu des rats et des souris dans les couloirs de l’internat  »

La liste des doléances s’allonge avec le témoignage de Cassandra* : « C’est ma troisième année ici. On a eu des rats et des souris dans les couloirs de l’internat. Ils ont coupé la chauffage à la fin de l’hiver et quand nous sommes rentrés, nous nous sommes gelés. On se couvre le plus possible, car l’isolation de la fenêtre de ma chambre est très mauvaise. » Le lycée est baptisé Marie-Durand, et ces conditions de vie sont peut-être une forme d'hommage à celles vécues par la célèbre protestante dans la tour de Constance ? Évidemment que non. De son côté, la direction assure que ces désagréments sont la conséquence de travaux en cours qui doivent durer plusieurs mois.

Le lycée de Rodilhan a été construit en 1965 • Photo : Norman Jardin

Nathalie Lenoir : « On ne peut pas dire que ne nous sommes pas réactifs »

Le lycée a besoin d’un sérieux rajeunissement puisqu’il a été construit en 1965 et il est labellisé « Bâtiment du XXe siècle ». « Ça ne nous fait pas rire non plus et nous prenons les choses au sérieux », insiste Nathalie Lenoir. La cheffe d’établissement, depuis 2023, explique les actions mises en place face aux problèmes rencontrés : « Quand le plafond s’est effondré, nous avons relogé les lycéens. Pour le chauffage, il est coupé dans tous les établissements, on arrête le chauffage au mois d’avril et nous l’avons rallumé. Quand les punaises de lit sont arrivées, nous avons fait des remises de pension. Lorsque les souris sont apparues, nous avons fait intervenir une société de dératisation. On ne peut pas dire que ne nous sommes pas réactifs. »

Il faudra tout de même que les internes prennent leur mal en patience car ils ne jouiront pas de locaux totalement rénovés avant début 2025. 

*Les prénoms ont été modifiés à la demande des intervenants.

Norman Jardin

Nîmes

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