GARD Réforme des retraites : le 49-3 du gouvernement fait grincer des dents les manifestants
Alors que le président Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont pris la décision de recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote cette réforme des retraites tant décriée, l'intersyndicale du Gard a lancé un appel à la grève ce jeudi 16 mars à Nîmes, Alès et Bagnols/Cèze.
À Nîmes, le cortège a démarré en haut du boulevard Jean-Jaurès un peu après 15h, devant les Jardins de la Fontaine en direction de la Maison Carrée. Selon la préfecture ils étaient 140 cet après-midi à tancer le gouvernement et son 49.3. Le cortège qui partait des Jardins de la Fontaine a abouti à un rassemblement "unitaire" à 18 heures devant les arènes.
« Pour nous c’est clair, les 64 ans, c’est toujours non »
Ils étaient peu nombreux ce matin, un peu plus de 80, à avoir répondu au nouvel appel de l’intersyndicale à manifester à Bagnols. Peu nombreux, mais toujours aussi déterminés, en ce jour décisif pour le projet de réforme.
Déterminés à lutter contre « un déni démocratique » du gouvernement, lance Marta Nicolas de Solidaires, avant d’appeler « au blocage du pays » et à « la grève générale. » « Pour nous c’est clair, les 64 ans, c’est toujours non, aujourd’hui le bidouillage qu’on voit fait honte à la démocratie », reprendra Louise Moulas, de FO, dénonçant « une attaque de nos droits sans précédent. »
Cette manifestation, bien moins fournie que les précédentes, serait-elle celle de trop ? « Il n’y a jamais de manifestation de trop, tant que la colère sera aussi importante, on ne les laissera jamais tranquilles », affirme Patrick Lescure, de la CGT. Reste désormais à voir les suites de la mobilisation, après le déclenchement de l’article 49.3 de la constitution par le gouvernement.
400 manifestants à Alès en attendant la structuration de la lutte
À l'heure à laquelle l'intersyndicale alésienne avait donné rendez-vous ce jeudi, le gouvernement avait déjà brandi son 49-3. Devant la sous-préfecture d'Alès peu après 16 heures, chacun y allait de son commentaire au sujet de cet outil tant redouté. "Ce passage en force est une preuve de faiblesse, un déni de démocratie", pestait le cégétiste Alain Martin. "Le peuple a fait peur au gouvernement. On peut le prendre comme une petite victoire", analysait quant à lui l'élu communiste Sylvain André, venu battre le pavé avec son camarade Cédric Valéro, adjoint à la mairie de Saint-Martin-de-Valgalgues.
Alors qu'un rassemblement statique était initialement prévu, spontanément, à la demande des présents, une déambulation dans les rues du centre-ville a été initiée à la hâte. D'abord annoncée à 18h, puis avancée à 17h30, cette manifestation improvisée traduisait la colère des syndicalistes alésiens qui venaient d'occuper toute la largeur du bitume en haut du boulevard Louis-Blanc, bloquant ainsi le passage des automobilistes. Après quoi, le cortège a pris la direction de la rue Albert 1er, puis est revenu par la rue Pasteur. 350 à 400 personnes ont participé à cette action sur laquelle l'intersyndicale avait peu communiqué.
Cette même intersyndicale qui, à l'heure où s'écrivent ces lignes, est toujours réunie devant la sous-préfecture et se prépare à de nouvelles initiatives. Désireux de préserver le mystère, certains représentants syndicaux ont déjà en tête des actions "surprises" qui pourraient être menées "tard le soir" et "tôt le matin". Autrement dit, il faut s'attendre à un durcissement et une intensificaiton de la lutte en terres cévenoles dans les prochains jours.
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