L’INTERVIEW Paul-Maxime Koskas, écrivain : “J’ai eu l’impression d’avoir érigé un monument à leur gloire”
Paul-Maxime Koskas est l’auteur de “Sevilla Arte”, le nouvel ouvrage des éditions Assouline. Il présente son livre ce dimanche à 12h30 au restaurant La Vida. L’occasion de revenir sur son amour pour Séville.
Objectif Gard : Les éditions Assouline proposent des livres d’art, de voyage et de culture. Comment ont-elles pris contact avec vous et proposé le projet ?
Paul-Maxime Koskas : J’ai un passé et un présent d’auteur de poésie essentiellement. Martine et Prosper Assouline ont eu l’occasion de lire ma prose et ont trouvé que mon style était adapté à l’esprit de Séville et son romantisme. Je vis à Séville à mi-temps depuis 25 ans donc ils m’ont demandé si le projet m'intéressait. J’ai répondu “oui” sans réfléchir car les éditions Assouline, c’est très prestigieux et parler de Séville comme je l’aime c’était une chance. Une fois avoir dit oui, j’ai considéré que c'était une grande responsabilité. Je connais très bien les Sévillans et l’amour qu’ils portent à leur ville, donc je ne voulais certainement pas les décevoir.
Comment avez-vous travaillé sur cet ouvrage ?
Ça m’a pris un an de travail, je tenais à ce que le texte traduise vraiment ce que j’ai compris de Séville. J’évoque la culture, les origines, les influences de l’histoire arabo-andalouse, l’architecture, les personnes célèbres, les traditions qui paraissent religieuses mais qui sont plus proches de la tradition. C’était important que tout soit très clair dans mon message et dans le texte que j’ai écrit. J’ai été heureux de le faire. En toute modestie, je suis très content du texte, il est vraiment très beau. Pour la partie photo qui est énorme dans le livre, j’ai mis un an à regrouper et je voulais que ce soient des photos historiques et mythiques. Ça a donné un objet incroyable.
“Ils me remercient d’avoir aussi bien compris Séville”
Le livre est sorti le 12 avril dernier. Quels ont été les retours ?
Le témoignage des Sévillans après cette parution a été incroyable. Ils sont très amoureux de leur ville et ils font très attention à la façon dont on en parle. Et j’ai eu l’impression d’avoir érigé un monument à leur gloire. Les gens étaient touchés par la manière dont j’en ai parlé et me remercient d’avoir aussi bien compris Séville. Puis avec le texte, d’abord on comprend Séville puis après on regarde les images.
Donc c’est un challenge réussi ?
Vraiment réussi ! Pour moi c'était presque risqué de faire ça. J’avoue que le jour où j’ai rempli le texte nous étions vraiment contents. Et quand on a sélectionné les photos avec Martine et Prosper Assouline, nous étions très satisfait. En tout cas, le livre est très beau, vraiment.
Quelle est votre histoire avec Séville ?
J’y suis allé pour la première fois lors du réveillon du jour de l’an de 1995. J’allais souvent aux férias de Nîmes donc j'étais proche du milieu taurin. Quand j’ai mis les pieds à Séville, dans le vieux quartier de Santa-Cruz, ça a été magique. J’avais l’impression de voir Carmen chanter devant moi. Aujourd’hui, j’ai une maison dans ce quartier. À Séville, je me suis retrouvé plongé dans un décor qui m’a ému. Et durant ce réveillon, j’ai fait beaucoup de belles rencontres.
Que représente cette ville pour vous ?
J’ai eu l’envie d’y retourner et de connaître des gens que j'apprécie et qui vous ouvrent les portes de leur ville. Avec le temps, j’ai eu la chance de connaître le vrai milieu du gitan flamenco et le milieu de la tauromachie. La découverte de Séville a été progressive. À Séville, tout est beau. Séville, c’est la beauté et l’émotion devant quelque chose de beau. Ça peut très bien être la Semaine Sainte, une corrida ou bien une danseuse de flamenco. Ils ont tous un point commun c’est la beauté et l’émotion que la beauté procure.
Quel est votre meilleur souvenir là-bas ?
J’en ai beaucoup. Je dois dire que mon plus beau souvenir… J’avais été invité à chanter lors d’un dîner pour une offre de charité. C’était dans l’enceinte de la Casa de Pilatos et j'ai eu l’occasion de chanter une chanson mythique d’un répertoire espagnol. J’ai chanté devant des Espagnols avec un trac énorme et devant des chanteurs de flamenco. Puis pendant que je chantais, j’ai eu l’émotion de voir la moitié de la salle pleurer. Donc c’était un moment de grâce. Voir des espagnols touchés à ce point c’était incroyable.
Donc Séville est un condensé de partage ?
Absolument. Séville et toutes ses fêtes et évènements ont un point commun. La beauté comme je l’ai dit, mais aussi le partage.
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